BULLETIN DE NOTES - Le président du Modem François Bayrou juge sévèrement, dans une interview accordée au journal Sud Ouest, l'action du chef de l'Etat, presque un an après l'accession de ce dernier à la fonction suprême.
L'ancien député des Pyrénées-Atlantiques pointe notamment la "fragilité" du gouvernement, "parce qu'il y a une contradiction entre ce qu'il faut faire pour le pays et ce qui a été promis pendant la campagne présidentielle". Autre contradiction pointée par François Bayrou, celle "entre la politique à suivre et la vision traditionnelle du Parti socialiste".
En revanche, le "troisième homme" de 2007 épargne François Hollande, à qui il avait apporté son soutien en 2012. Il affirme en effet :
Je pense qu'il sait où il voudrait aller, notamment en matière économique.
Ce qui pêche, pour François Bayrou, ce n'est pas le chef de l'Etat... C'est tout le reste :
Sa campagne, son parti, sa majorité ne partagent pas, au fond, ses orientations. La seule question que je me pose donc à propos de François Hollande, c'est : osera-t-il bousculer ces blocages ?
Et le président du Modem de rappeler l'ancienne casquette de premier secrétaire du PS portée par François Hollande de 1997 à 2008 :
S'il pense qu'être président de la République, c'est un peu comme être premier secrétaire du PS, mieux vaut plier les gaules.
Les temps que nous vivons ne sont pas des temps politiciens, ce sont des temps historiques. Des temps pour affronter, pas pour ruser.
Façon d'isoler le chef de l'Etat au sein de sa majorité ? En tout cas, François Bayrou réaffirme la ligne de sa campagne présidentielle de 2012 : moins de dépenses publiques, encouragement du produire français. Des antiennes que le gouvernement de François Hollande s'est approprié, via le "choc de compétitivité" ou le "Made in France" du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg.
>> Lire l'intégralité de cette interview dans le journal Sud Ouest
>> BONUS TRACK : Le "mensonge d'Etat" du Parti socialiste
S'il épargne le chef de l'Etat, François Bayrou ne ménage en revanche pas son parti, le Parti socialiste. Dans cette même interview, il accuse même la formation emmenée par Harlem Désir de "mensonge d'Etat".
En cause, aux yeux de François Bayrou, des accusations du parti contre l'Europe et l'Allemagne :
Le PS, le week-end dernier, n'a pas craint d'affirmer que l'Europe et l'Allemagne étaient la cause de nos problèmes ! C'est un mensonge d'Etat. Les problèmes de la France viennent de la France et pas de l'Europe.