"Il faut savoir perdre, reconnaître sa défaite avec dignité, avec élégance." Cette phrase est signée Jean Glavany, ce mercredi 14 juin, sur France Inter. Éliminé dès le premier tour des législatives, celui qui a été élu pour la première fois député en 1993 semble pourtant dans l’amertume. Et la rancœur, notamment vis-à-vis de François Hollande, qu’il étrille et qu’il accuse sans le dire d’être responsable de la débâcle historique du Parti socialiste.
"C’est évidemment la faute à… On sort d’un quinquennat quand même, avec François Hollande à l’Elysée, avec un gouvernement… Dire collectivement que c’est la faute aux autres serait d’une irresponsabilité formidable", dit-il d’abord avant de pourtant cibler le chef de l’État sortant. "Le bilan critique de ce quinquennat reste à faire, avec honnêteté et rigueur", ajoute-t-il avant de faire passer un sale quart d’heure à François Hollande qui n’a, selon lui, pas été à la hauteur de la fonction présidentielle. Beaucoup moins que ce qu’a montré Emmanuel Macron en quelques semaines en tout cas, selon lui :
"Ma conviction profonde sur ce quinquennat... Ce n’est pas de gauche que ce quinquennat a manqué, c’est de République. On a manqué d’un chef d’État, d’un homme d’État avec de l’autorité naturelle, avec le sens de la décision, de la cohérence, de la fermeté. Il n’y a pas eu d’incarnation de la République au plus haut niveau de l’État. Et beaucoup de Français se sont trouvés perdus par rapport à ça. Le premier responsable, c’est le chef. Sur l’incarnation, pas grand-chose à dire en reproche à Emmanuel Macron depuis le début. Il a plus incarné la République en un mois qu’Hollande en cinq ans.
"
BIM. Gros scud tout en délicatesse. Car Jean Glavany, ancien chef de cabinet de François Mitterrand à l'Elysée, n’oublie pas qu’avant d’atterrir à l’Elysée, François Hollande avait été pendant une décennie le patron du PS. Ce n’est donc pas l’inventaire du quinquennat qu’il faut faire, mais l’inventaire du PS depuis 2002 - année où il était directeur de campagne de Lionel Jospin pour la présidentielle :
"Dans la situation des socialistes français, il ne s’agit pas seulement de faire l’inventaire du quinquennat de Hollande mais des quinze dernières années du Parti socialiste depuis 2002 et de ce quinquennat dans la foulée. Parce que François Hollande a été dix ans Premier secrétaire du PS avant d’être président de la République. Donc, c’est cette période-là, on a besoin de les regarder en face.
"
Pour autant, la déroute socialiste aux législatives n’est pas le seul fait de François Hollande et de la rue de Solférino. Jean Glavany salue la stratégie d’Emmanuel Macron. "Il y a le poids des institutions qui joue, le peuple est cohérent et veut donner une majorité au Président", constate-t-il, avant d’ajouter :
"Il y a eu le positionnement subtilement central d’En Marche et diablement efficace. S’allier avec la droite pour battre la gauche et s’allier avec la gauche pour battre la droite, ça gagne sur tous les tableaux.
"