C’est un peu le marronnier du débat politique français, ce sujet qui revient épisodiquement sur la table : le code du travail est-il trop gros et mérite-t-il un bon régime minceur ? A l’approche de l’été, Emmanuel Macron fait partie de ceux qui le croient. Le chef de l’État a fait de la réforme du code du travail, qui plus est par ordonnances, son chantier principal en matière économique.
A l’inverse, Jean-Luc Mélenchon, qui souhaite que la France insoumise remporte les législatives pour s’imposer à Matignon, est un ardent défenseur du code du travail qui est "l’histoire des luttes du mouvement ouvrier". De surcroît, celui qui aurait pu remporter l’élection présidentielle à quelques centaines de milliers de voix près attribue au patronat l’épaisseur si souvent décriée de ce code juridique. Invité de RTL ce mercredi 24 mai, le candidat aux législatives à Marseille lance ainsi un brin paradoxal (et avec une comparaison WTF avec l’annuaire téléphone en bonus) :
"Le code du travail, c’est l’histoire des luttes du mouvement ouvrier. Page après page, ce sont des droits acquis. Et si le code du travail est parfois touffu, c’est parce que le Medef n’a cessé de vouloir y introduire des dérogations. A la fin, il est grotesque d’entendre des personnes importantes avoir pour argument que le code du travail est trop épais. Est-ce que quelqu’un se plaint de ce que l’annuaire du téléphone soit trop épais ? Non, il faut le nombre de pages qu’il faut.
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"Ce code est notre protection", poursuit Jean-Luc Mélenchon, farouchement opposé donc à la réforme voulue par Emmanuel Macron et son Premier ministre Edouard Philippe. "C’est toute une philosophie qui veut que la loi recule devant le contrat", fustige encore l’eurodéputé.
Emmanuel Macron, qui veut donc réformer le code du travail par ordonnances cet été, a noué mardi le dialogue avec les partenaires sociaux, à qui il a précisé son calendrier et ses chantiers sociaux sur 12 mois, mais sans détails sur le fond. Reçus tour à tour par le président, les leaders de la CFDT, de la CGT, de FO, de la CFE-CGC et de la CFTC ont plaidé pour desserrer le timing de cette réforme à haut risque, une priorité du quinquennat. Les responsables patronaux du Medef, de la CPME et de l'U2P, eux, ont réitéré leur exigence de rapidité.