Sur France Inter, Marylise Lebranchu a tranché : deux smics par foyer, c'est la classe populaire. "On dit aujourd'hui que c'est la classe moyenne, mais il y a des choses de ce type qu'il va falloir réécrire", a jugé la ministre de la Réforme de l'Etat, de la Décentralisation et de la Fonction publique.
Où s'arrête la classe populaire ? Où commence la classe moyenne ? Avec cette estimation, c'est donc la moitié des ménages français qui constituent la classe populaire.
"On a dit que c'est la classe moyenne …"
Sur franceinter.fr
"Les classes populaires seront protégées". La majorité martèle cette intention depuis des semaines, justifiant la réforme fiscale. Jean-Marc Ayrault, dans son discours de politique générale, affirmait que :
Les classes populaires et les classes moyennes seraient épargnées par l'effort budgétaire, puisque serait abrogée la hausse de la TVA" dite "sociale".
Mais c'est quoi, "la classe populaire" ? Sur France Inter, Marylise Lebranchu a tenté de répondre à cette question. Pour la ministre de la Réforme de l'Etat, de la Décentralisation et de la Fonction publique, deux smics par foyer, c'est la classe populaire :
On a tendance à ne pas voir que deux smics, c'est la classe populaire, alors qu'on dit aujourd'hui que c'est la classe moyenne.
Quelques instants auparavant, elle expliquait :
Quand on gagne 10.000 euros, à quatre (une famille, ndlr), on n'est pas dans les classes populaires.
Bilan : entre 40 et 50% de la population française fait donc partie de la classe populaire, selon Marylise Lebranchu.
En effet, le revenu disponible médian est, selon la dernière référence de l'Insee (2009), de 2395 euros nets par mois et par ménage.
Le smic net mensuel, lui, est depuis le 1er juillet de 1118.36 euros. Cela donne 2236.72 euros pour deux smics par ménage. Si l'on prend en compte le Smic de 2009, cela rapproche le chiffre de 40% de la population, avec un revenu par foyer de 2101,26 euros mensuellement.
Il est toujours risqué pour les politiques de chiffrer ces concepts.
François Hollande a longtemps traîné comme un boulet son estimation sur les riches. En 2007, l'actuel président de la République avait jugé que les riches étaient ceux qui touchaient plus de 4.000 euros par mois. A l’époque de sa déclaration, 8% de la population se situait au-dessus de ces revenus.
Pour Jean-Luc Mélenchon, on est riche avec 6.000 euros par mois, alors que pour l'actuel Premier ministre, c'est plutôt 10.000 euros.
Selon l'observatoire des inégalités, les classes populaires sont celles des personnes gagnant un smic par mois, alors que la richesse commence à 3.400 euros.