Dans la team Fillon pour la tête de l’UMP, il y a Laurent Wauquiez, ancien ministre de l’enseignement supérieur et fondateur de la "Droite sociale". Signe particulier: ne pas participer à la fronde contre Patrick Buisson, tête pensante de la stratégie de la droitisation pendant la campagne.
Il l'assume et insiste sur LCI ce 5 juillet : "Je l'ai dit et je le répète: j’ai de l’estime pour Patrick Buisson, c’est quelqu’un qui a contribué à faire bouger les lignes à l’intérieur de notre famille politique."
Wauquiez et la "patte" Buisson
Sur LCI
Je l’ai dit et je le répète : j’ai de l’estime pour Patrick Buisson, c’est quelqu’un qui a contribué à faire bouger les lignes à l’intérieur de notre famille politique et il ne faut jamais chercher de bouc émissaire à une défaite électorale, c’est trop facile.
Invité de LCI ce 5 juillet, Laurent Wauquiez – en campagne pour Fillon 2012 – a réaffirmé son soutien à Patrick Buisson, conseiller à l’origine de la stratégie de campagne droitière de Nicolas Sarkozy. Il s’oppose ainsi aux critiques menées actuellement par une partie de l’UMP, particulièrement par Nathalie Kosciusko-Morizet [elle-même soutien d’Alain Juppé pour la tête de l’UMP].
Laurent Wauquiez connait bien Patrick Buisson depuis 2007. Dans leur ouvrage "Le naufragé", les journalistes Benjamin Sportouch et Jérôme Chapuis racontent que le conseiller "a pris sous son aile" Laurent Wauquiez pour faire "contrepoids au discours sécuritaire et anti-immigration porté par Claude Guéant" :
Le ministre de l'Enseignement Supérieur a lui aussi des intérêts dans ce rapprochement rendu possible par son conseiller politique Nicolas Diat, ancien journaliste et proche de Patrick Buisson.
Du gagnant-gagnant, car le jeune ministre veut donner du contenu idéologique plus fort à son club, la Droite sociale, et en même temps se rapprocher de l'Elysée.
En mai 2011, Laurent Wauquiez sort une formule très remarquée contre le RSA, pas assez contraignant à ses yeux. Formule qui illustre la "patte" Buisson selon les deux journalistes :
Cette question de la différence entre le travail et l'assistanat est aujourd'hui l'un des vrais cancers de la société française parce que ça n'encourage pas les gens à reprendre un travail.
Dans l’équipe Fillon, Laurent Wauquiez n’est pas le seul à défendre le conseiller spécial. Le 25 juin, Valérie Pécresse – ardemment en campagne pour l’ex-Premier ministre – s’opposait à NKM :
Je ne partage pas du tout son avis.
Je crois que Patrick Buisson a fait gagner Nicolas Sarkozy en 2007 et a essayé de le faire gagner en 2012.