De quoi Emmanuel Macron est-il le nom ? De droite, pour une bonne partie de la gauche, il est pour le camp Fillon ou le FN, le successeur de François Hollande. Mais qu’en pensent les chiraquiens qui l’ont rallié ? Eux le voient plutôt comme un successeur de Jacques Chirac, modèle 2002.
Car une dizaine d’anciens ministres de Jacques Chirac ont décidé de rallier et de voter pour le candidat d’En Marche dès le premier tour de l’élection présidentielle. Au Monde de ce mardi 4 avril, le premier macroniste des chiraquiens, Renaud Dutreil, qui a lancé tôt "la droite avec Macron" , affirme qu’il "y a quelque chose de l’esprit de 2002 dans ce que fait Macron". Il poursuit :
"Il a une approche néogaulliste au-dessus des partis qui est plus proche du chiraquisme et du juppéisme que le thatchérisme de François Fillon.
"
Ce qui explique que des petites mains de la campagne d’Alain Juppé pour la primaire ou que d’anciens chiraquiens aient rejoint Emmanuel Macron.
Plus précis encore, le récemment rallié Philippe Douste-Blazy, secrétaire général de l’UMP de 2002 à 2004 avant d’être ministre de la Santé puis ministre des Affaires étrangères jusqu’en 2007, établit lui-aussi un parallèle entre l’UMP des origines, voué à rassembler la droite et le centre, avec la démarche du mouvement d’Emmanuel Macron :
"Depuis la fin des années 1980, dans le sillage de Simone Veil, je rêve d'un gouvernement progressiste, à la fois humaniste, social mais aussi libéral économiquement. L'UMP du début, qui allait du centre à la droite, a représenté ça, avant qu'il ne redevienne le RPR à cause de la droitisation opérée par Nicolas Sarkozy puis maintenant François Fillon.
"
Officiellement, dans le camp Fillon, on ne s’inquiète pas de voir Emmanuel Macron ratisser aussi largement dans leur camp. Porte-parole du candidat LR, Damien Abad assure au Monde que "ce n’est pas vraiment une source d’inquiétude". "Ce sont tous des anciens couteaux, qui ont compté à un moment donné mais qui ne font plus partie du paysage politique français", ajoute-t-il comme pour se rassurer face à un adversaire qui domine largement François Fillon dans les sondages.