BRÈVE DE CAMPAGNE - Il est de ceux qui pensaient que François Fillon devait se retirer mais qui, devant l'insistance de l'intéressé, ont dû se résoudre à l'évidence et à faire campagne tant bien que mal. Fidèle de l'ex-Premier ministre jusqu'à une brouille récente, Gérard Larcher aurait certainement pu prétendre à un important poste au gouvernement, voire à celui de Premier ministre dans l'hypothèse de l'élection de son poulain. Mais cela ne l'intéresse pas.
Sur CNEWS mardi 4 avril, le président LR du Sénat est interrogé sur le fait que François Baroin serait vraisemblablement nommé chef du gouvernement en cas de victoire de François Fillon à la présidentielle. Mais pourquoi pas lui plutôt, lui demande Jean-Pierre Elkabbach. "Parce que [François Baroin] est un très bon choix", rétorque le sénateur de la Vienne, reprenant ainsi les mots du patron.
Puis, évacuant le sujet par une pirouette, il annonce, hilare, sa candidature à sa propre succession au poste de président de la chambre haute :
"Moi j'ai une ambition - je me répète mais ça montre au moins que cette ambition, je la porte au cœur -, c'est de réconcilier les Français avec leur Parlement. Je suis vraiment inquiet, dans cette période, de voir cet éloignement.
Je vous annonce ma candidature à la présidence du Sénat au mois d'octobre, devant vous, sur le plateau de CNEWS !
"
Une annonce tonitruante à revoir en vidéo :
Une manière de ne rien demander officiellement à François Fillon, tout en évitant de s'étendre sur l'état pas forcément réjouissant de ses relations avec lui. Malin. Et au passage, il démontre une belle capacité à ne pas être là où on l'attend.
Notons enfin que Gérard Larcher avait déjà été président du Sénat de 2008 à 2011, avant de le redevenir en octobre 2014 après la reconquête du palais du Luxembourg par la droite. Il s'agira donc de sa quatrième candidature.