C’est à un véritable concours de propositions-choc sur la laïcité ou le communautarisme que se livrent certains politiques ces derniers jours. Après l’interdiction des repas de substitution à l’école par Nicolas Sarkozy, voilà que Marine Le Pen appelle purement et simplement à un gel de la construction de nouvelles mosquées en France.
Interrogé ce jeudi 19 mars sur France 24 sur les mesures nécessaires à la lutte contre le terrorisme, notamment après l'attentat en Tunisie, la présidente du FN est d’abord revenue sur les préconisations portées habituellement par son parti : fin de l’immigration, suspension de Schengen, retour des contrôles aux frontières. Et puis cette nouveauté, censée faire pièce au "développement du fondamentalisme islamique" :
Il faut notamment geler aujourd’hui maintenant la construction de toute nouvelle mosquée dans l’attente de la vérification de l’origine des financements (…). On les gèle, on surveille et on vérifie.
Ce n’est pas la première fois que la leader frontiste prône l’arrêt des financements étrangers des mosquées (en plus des aides indirectes de l’Etat et des collectivités). En septembre 2012, elle se prononçait déjà en ce sens, "sauf cas spécifique de convention de réciprocité" avec le pays pourvoyeur de subventions.
Le débat sur la laïcité et le financement des lieux de culte musulman est revenu en force suite aux attentats de janvier. En février, sans valider l'idée d'une interdiction d'aides sonnantes et trébuchantes de la part de pays tiers, le Premier ministre Manuel Valls jugeait toutefois :
Comment accepter que l’islam de France reçoive des financements d’un certain nombre de pays étrangers, quels qu’ils soient ?
Quelques jours plus tard, Bernard Cazeneuve annonçait la création d’une "instance de dialogue" avec les musulmans de France : soit l’organisation de réunions entre les pouvoirs publics et des représentants religieux pour réfléchir notamment à la question du financement des lieux de culte.