François Hollande recevra-t-il le collectif des anti-mariage pour tous? C'est la demande manifestée après le rassemblement du 13 janvier par ses représentants, Frigide Barjot et Tugdual Derville, sans que l'on sache si une requête formelle a été envoyée à l'Elysée. Les deux antis estiment en tout cas que le président "ne peut pas" ne pas les recevoir.
Ce qui ne semble pas être de l'avis de Manuel Valls. Invité de BFMTV ce 15 janvier, le ministre de l'Intérieur affirme ne pas savoir si François Hollande recevra les anti-mariage homo ... avant d'ajouter :
Je ne suis pas sûr que ce soit au niveau du président de la République.
Le ministre ne précise pas si c'est le collectif en lui-même qui n'est pas "au niveau" d'un président ou s'il s'agit du fait de recevoir un collectif, quel qu'il soit.
A l'Elysée, on fait preuve d'une prudence extrême. Interrogé sur une éventuelle rencontre par le Figaro, l'entourage du chef de l'Etat a répondu :
Pourquoi pas, on verra bien.
Dans la foulée ce 15 janvier, Bruno Le Roux a quant à lui fait comprendre sur Radio Classique qu'une rencontre serait inutile :
Tout a été dit, nous avons tout entendu. Le président de la République a regardé cette manifestation, il connait les arguments de ceux qui sont contre.
Il a décidé non pas de ne pas les entendre mais de ne pas y faire droit, de faire en sorte que le projet continue.
On ne sait donc pas si un rendez-vous est envisagé à l'Elysée mais ministre et chef de file des députés socialistes ne cachent pas leur opposition.
(François Hollande reçoit Nicolas Gougain et Mathieu Nocent le 21 novembre - Maxppp)
Pour rappel, fin novembre, François Hollande avait accepté une rencontre avec un autre collectif, celui de l'association Inter-LGBT (lesbienne, gay, bi et trans) et de l'APGL (association des parents et futurs parents gays et lesbiens) après la polémique suscitée par sa déclaration sur le mariage homosexuel et la "liberté de conscience" des maires.
Cette expression avait provoqué la colère des associations qui avaient demandé, dans la foulée, un rendez-vous express, menaçant de suspendre "toutes ses relations" avec le gouvernement.
Chose faite dès le lendemain. Lors de cette rencontre d'une trentaine de minutes, François Hollande avait d'ailleurs reconnu que l'expression "liberté de conscience" n'était pas "appropriée" et qu'elle ne ferait pas partie du projet de loi.