Elle désapprouve, mais refuse de condamner. Marine Le Pen, présidente du Front national, estime ce 11 novembre, jour de commémorations nationales, que ce n'était "ni la date, ni le moment" de manifester. Et assure que les militants et candidats de son parti ont été arrêtés par les forces de police alors qu'ils ne manifestaient pas, selon elle.
Interrogée sur i>Télé, la présidente du Front national répond ainsi à la question "le 11 novembre est-il un bon jour pour manifester ?":
Non, je ne le crois pas cher monsieur, je pense que c'est effectivement ni la date, ni le moment pour exprimer une opposition, mais il y a quand même un problème de fond, c'est que le président de la République ne peut plus faire deux pas dans une rue sans être victime d'un rejet assez brutal.
Et d'après ce que je vois ou ce que j'entends des sons qui ont été faits, un rejet assez massif de la part de la population. Quand on est dans une situation de rupture de confiance à ce point, je ne vois pas d'autre solution que de revenir aux urnes, et peut-être de décider de la dissolution de l'Assemblée nationale pour retrouver la voie de l'apaisement.
Son intervieweur lui demande alors si elle condamne la présence de manifestants sur les Champs-Elysées. Ce n'est pas son rôle, juge-t-elle par la suite :
Vous me demandez en permanence de condamner, moi je ne suis pas un magistrat, je ne passe pas mes journées à condamner. Je vous dis que ce n'est ni le lieu, ni le moment.
Le 11 novembre, c'est la commémoration de la Première guerre mondiale, de ses millions de morts dont la France a été victime, et par conséquent ce n'est pas le lieu de la contestation politique.
Alors que Manuel Valls assure que ce sont notamment des militants FN qui ont troublé les commémorations, Marine Le Pen rejette ces accusations :
Comme nous n'avons absolument aucune responsabilité dans cette situation, que vous dire de plus ?
Je trouve quand même étonnant qu'aujourd'hui, que des opposants politiques qui veulent participer à une commémoration comme on le fait dans tous les villages et les villes de France, comme on le fait depuis des années, en ont été privés car le ministre de l'Intérieur a décidé de manière arbitraire de les arrêter préventivement.
Parmi les personnes interpellées, plusieurs militants du Front national, effectivement. Sur les Champs-Elysées pour participer aux commémorations à l'invitation de Wallerand de Saint-Just, candidat FN à la mairie de Paris. Interrogé par leJDD.fr, lui aussi désapprouve les manifestations en ce jour :
Une cérémonie ce n'est pas une manifestation, même si nous comprenons l’exaspération des Français.
Wallerand de Saint-Just aurait voulu être, lui aussi, arrêté par les forces de l'ordre aux côtés des autres militants FN, mais assure avoir été rejeté par celles-ci :
Ils n'ont pas voulu de moi. J'ai demandé à monter dans le panier, mais ils m'ont dit 'dégagez!'