Pour Michel Sapin, "Nicolas Sarkozy a fraudé" en dépassant "sciemmment" le plafond

Publié à 12h59, le 08 juillet 2013 , Modifié à 13h19, le 08 juillet 2013

Pour Michel Sapin, "Nicolas Sarkozy a fraudé" en dépassant "sciemmment" le plafond
Michel Sapin dans l'émission "Le Face à face politique de Christophe Barbier" sur iTélé, lundi 8 juillet (Capture)

Le ministre du Travail, Michel Sapin, a estimé lundi 8 juillet sur iTélé que Nicolas Sarkozy avait "sciemment" dépassé le plafond de ses dépenses de campagne, "sous estimant" celles-ci "de deux millions d'euros", et ainsi "il a fraudé", selon lui.

Il est le premier ministre à accuser en "ON" le président sortant sur le fond de l'affaire :

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Le non respect des comptes, il savait. C'est sciemment fait. Il a fraudé. [...] Il a été mis en garde. Il a passé au-dessus. Il a fraudé. Il se croit toujours au-dessus des lois. Eh bien non !

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Pour le ministre du Travail, non, Nicolas Sarkozy ne peut se poser en victime: "Il veut toujours croire qu'il est la victime de quelque chose ; il est la victime de lui-même en l'occurrence", a-t-il estimé, insistant sur les rappels pendant la campagne exprimés par la commission des comptes, "à lui comme à d'autres".

Le candidat à sa succession aux présidentielles de 2012 a excédé le plafond de plus de 466.000 euros mais surtout, selon Michel Sapin, "il a sous-estimé de deux millions d'euros ses dépenses". Ce proche de François Hollande a alors martelé :

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"C'est cela qui a été particulièrement sanctionné. C'est le manque de sincérité - et le terme est utilisé par la commission et par le Conseil constitutionnel - qui est sanctionné. Un manque de sincérité, ça veut dire un mensonge et c'est le mensonge qui a été sanctionné".

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Michel Sapin fait échos aux accusations portées par Ségolène Royal :  "Il a fraudé, disons les choses telles qu'elles sont", a chargé l'ex-candidate à l'Elysée et présidente (PS) de la région Poitou-Charentes dans l'émission BFM Politique, dimanche 7 juillet. Et d'ajouter : "J'espère que l'UMP va lui demander de rendre des comptes".

Par aileurs, la garde des Sceaux, Christiane Taubira, avait réagi, vendredi 5 juillet, avec agacement aux accusations de partialité lancées par Nicolas Sarkozy , après à la décision du Conseil Constitutionnel. "La contestation de ces décisions contribue à l'affaissement de l'Etat de droit."

Le président François Hollande, alors en visite en Tunisie, avait à son tour donné une réponse cinglante, quelques heures plus tard : "Le Conseil constitutionnel doit être respecté, pleinement respecté, entièrement respecté et personne ne peut suspecter, mettre en cause cette institution, sans alors mettre en cause l'ensemble des institutions."

Par Jérémy Gabert

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