De Gaulle fait partie de l'héritage traditionnel de la droite. Mais ce patrimoine idéologique pourrait être revendiqué par plusieurs candidats, à 73 jours du premier tour de la présidentielle. La dernière en date à vanter le Général : Marine Le Pen, lors d’un déplacement à la Réunion. Mais si l'ancien chef de l'Etat devait voter en avril et mai prochain, quel bulletin glisserait-il dans l'urne ? Le Lab fait ses estimations.
Pour Marine Le Pen, pour la souveraineté nationale
Sur Le Parisien
Nouveauté au FN, Marine Le Pen se revendique du général de Gaulle. Elle l’avait déjà fait le 1er mai dernier et a récidivé cette semaine, lors d’un déplacement – mouvementé – à La Réunion. Assurant que le père de la Ve République aurait abandonné l’euro s’il avait eu à y faire face, la leader du Front national n’a pas hésité à se prendre pour "le nouveau de Gaulle" : "Il n’y a plus le général de Gaulle… il n’y a plus que moi !", a-t-elle asséné à son auditoire.
Pour Sarkozy, par fidélité
L'héritage traditionnel de De Gaulle devrait se situer à l'UMP. Mais avec une droite en zone de turbulences, il n'est pas certain que Charles de Gaulle aurait voté pour Nicolas Sarkozy, candidat trop libéral et atlantiste pour sa conception de la France. Par fidélité pour sa famille politique, le général aurait sans doute glissé quand même un bulletin Sarkozy dans l'urne. L'actuel locataire de l'Elysée essaie d'ailleurs de profiter de cette héritable. En 2010, lors d'un hommage à Colombey-les-Deux-Eglises, il déclarait :
"Ce sont des moments où on doit être rassemblés parce que ce qui nous rassemble est infiniment supérieur à ce qui nous divise et que de Gaulle a incarné ça pendant très longtemps. Ce sont des choses qui sont aujourd'hui ancrées dans la mémoire collective"
Pour Villepin ou Dupont-Aignan, les héritiers naturels
Sur Grand Lille TV
Si deux candidats à la présidentielle peuvent se revendiquer du général de Gaulle, il s'agit bien de Dominique de Villepin et du souverainiste Nicolas Dupont-Aignan.
- L'ancien Premier ministre avait cultivé cette filiation, lors d'une visite très remarquée de la maison familiale du général, à Lille, en avril 2011.
- Même "exercice" pour le candidat souverainiste, le 9 novembre dernier, jour-anniversaire de la mort du général.
>> Lire ici le compte-rendu de la visite lilloise de Nicolas Dupont-Aignan (Nordeclair.fr)
Pour Hollande, sur les conseils de Chirac
Jacques Chirac, héritier naturel de Charles de Gaulle, ne semble pas envisager de donner sa voix à Nicolas Sarkozy. Pour lui, en 2012, ce sera François Hollande. Boutade ou pas, c'est ce qu'il a affirmé lors d'un déplacement en Corrèze devant un parterre de caméras. "Je voterai pour lui, oui, certainement, sauf si Juppé se présente. Je peux dire que je voterai Hollande", a déclaré l'ancien Président.
Pour Mélenchon, pour le style
Grand tribun, Charles de Gaulle aurait aimé le style de Jean-Luc Mélenchon. Avec des discours aux accents gaulliens, il est de ces politiques capables d'haranguer la foule depuis une tribune. Une pratique où excellait l'ancien président de la République.
Pour Bayrou, pour sa traversée du désert
Comme De Gaulle, François Bayrou a connu sa traversée du désert. Et comme lui, il garde le cap et croit toujours en ses ambitions. Il n'hésite d'ailleurs pas à dire : "Tous ont eu à un moment ou à un autre à se poser cette question "est-ce que tu cèdes ou est-ce que tu maintiens ?" Et tous ont répondu : 'je maintiens'". Et François Bayrou s'imagine bien en De Gaulle.
C'est parce qu'il a fait cette "traversée du désert" qu'il [De Gaulle, ndlr] a pu rendre tant de services à ce pays.