Pour son ancien soutien Thierry Mandon, Arnaud Montebourg a "tiré un trait sur le PS"

Publié à 12h23, le 08 juin 2015 , Modifié à 12h34, le 08 juin 2015

Pour son ancien soutien Thierry Mandon, Arnaud Montebourg a "tiré un trait sur le PS"
© images AFP

LA RUPTURE - Il est bien loin le temps où Thierry Mandon accompagnait son poulain Montebourg pour la primaire socialiste de 2011, le temps où il tentait de dédramatiser ses propos tenus à Frangy-en-Bresse , ceux qui valurent au ministre de l’Économie son exfiltration du gouvernement. Désormais, Thierry Mandon affiche sa rupture politique avec Arnaud Montebourg.

Invité de Sud Radio ce 8 juin, le secrétaire d’État critique vivement la tribune de l'ancien ministre, cosignée avec le banquier d'affaires Matthieu Pigasse, et publiée dans le JDD le jour de clôture du congrès socialiste à Poitiers. Une tribune au vitriol contre le gouvernement et intitulée "Hébétés, nous marchons vers le désastre...".

Pour Thierry Mandon, Arnaud Montebourg signe là une "double rupture", sur le fond et vis-à-vis du Parti socialiste. Il souligne également avec ironie le profil de "banquier d'affaires" du cosignataire du texte (remarque qui devrait ravir Emmanuel Macron ). Il développe :

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C’est un acte de rupture, de double rupture. Rupture sur le fond: le débat existe à gauche et sur tout l’échiquier politique, il y a des gens qui pensent qu’on est beaucoup trop soumis à l’Europe. Moi, je ne suis absolument pas d’accord avec cette option-là. Et donc il entonne ce canon-là. (..)



Moi, personnellement, je suis assez déçu d’abord de l’expression d’hier, de son contenu que je trouve faible. J’ajoute que quand on demande une réorientation à gauche, la première chose qu’on fait généralement ce n’est pas de cosigner un texte avec un banquier d’affaires. En tout cas c’est ce qu’il a choisi. Peu importe.



Le deuxième acte de rupture c’est qu’en faisant volontairement cette tribune le jour de clôture du congrès socialiste, il a tiré un trait sur le Parti socialiste. Je pense qu’il considère que le PS - et là il a vraiment tort -  c'est derrière lui, ça n’existe plus. Il est sur cette vision fausse.

"

A l'été 2014, après le discours d'Arnaud Montebourg lors de la fête de la Rose - avec sa "cuvée du redressement " et sa demande d'une inflexion de la politique économique française via une relance par la demande - Thierry Mandon était l'un des rares à vouloir calmer le jeu. Il avait ainsi expliqué sur France Info que les propos du ministre Montebourg n'étaient au fond pas si éloignés de l'action voulue par le gouvernement :

"

Quand on regarde de très près ce que (Arnaud Montebourg et Benoît Hamon) ont dit sur le fond, ils disent avec un peu plus de sous-titres ce que dit le gouvernement. C'est-à-dire qu'on a un problème dans la zone euro. Qu'il faut continuer à soutenir les entreprises mais qu'il y a une question de demande.

"

Près d'un an plus tard, c'est donc une triple rupture montebourgeoise: sur le fond, avec le PS... et avec Thierry Mandon.

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