QCM – L’idée d’un référendum à questions multiples fait son chemin au PS. C’était le credo défendu il y a quelques semaines par Olivier Faure, député socialiste proche de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, qui voyait dans cette idée un moyen pour aller plus loin, et plus vite, dans la "République exemplaire". Le tout en "restituant la mission du référendum", comme il le théorisait au Lab.
Ce vendredi 5 avril, sur i>Télé, c’est au tour de Jean-Christophe Cambadélis de reprendre ce concept à son compte. Ce serait, selon le député PS de Paris, sniper en chef contre son propre camp, un moyen pour François Hollande de se sortir grandi de la crise actuelle, issue des révélations concernant Jérôme Cahuzac.
[Edit 13h]Dans une tribune au Monde, Jean-Christpohe Cambadélis et Olivier Faure cosignent, avec huit autres députés socialistes, un texte plaidant pour ce type de "référendum QCM".
Une initiative que ne partagent pas tous les élus socialistes, comme le démontre ce tweet de Laurent Grandguillaume:
@bekouz Pour M. Valls : "On ne devient pas français en répondant à un QCM", je pense qu'on ne refonde pas non plus la République par QCM
— L. Grandguillaume (@LGRANDGUILLAUME) 5 avril 2013
Mais, s’il juge que cette crise est "une crise de confiance, pas de régime" et que François Hollande "a beaucoup de sang-froid", Jean-Christophe Cambadélis milite pour une action d’envergure.
Ainsi préconise-t-il ce type de référendum plutôt qu’un remaniement imminent et qui viendra, de toute façon, bien assez tôt :
Il ne faut pas confondre la forme et le fond. La forme d’un gouvernement resserré peut arriver à un moment ou à un autre. Le temps d’un remaniement viendra surement. […]
Peut-être qu’il faut trouver le chemin de la confiance avec le peuple. C’est pour ça que je suis pour un référendum à questions multiples qui permettrait au peuple d’assécher le populisme par les urnes.
Mais un tel référendum, étant donné l’état actuel de la côte de popularité de François Hollande, ne risquerait-il pas de devenir un vote pour ou contre François Hollande ?
Comme Olivier Faure, Jean-Christophe Cambadélis estime que la multiplication des questions permet de désamorcer le caractère plébiscitaire du référendum :
Si on pose quatre ou cinq questions sur le statut du président, sur l’indépendance de la justice, sur le droit de vote (des étrangers, ndlr), sur le cumul des mandats, on peut avoir un débat.
Et permettre aux Français d’assécher ces questions qui nous tenaillent tous les jours. Et d’avancer vers cette république irréprochable que nous souhaitons tous.
Les champs proposés pour d’éventuelles questions de ce référendum QCM sont identiques à ceux avancés par Olivier Faure qui assurait au Lab, le 14 mars, que l’idée "murit" dans la tête de François Hollande.