Publié à 10h41, le 07 mars 2016 , Modifié à 10h53, le 07 mars 2016

Pour Thierry Solère, une primaire sans femme ne serait pas "du tout" ratée

© Montage Le Lab via Sud Radio / Public Sénat

NO WOMAN, NO PROBLEM - Et si, malgré au moins deux candidatures féminines, il n'y avait finalement aucune femme sur les rangs de la primaire de la droite et du centre ? L'hypothèse fait son chemin car, malgré leurs annonces de candidatures déjà officialisées ou à venir, il se dit que Nadine Morano et Nathalie Kosciusko-Morizet pourraient bien ne pas réunir les parrainages de 20 parlementaires nécessaires pour concourir. Et plusieurs cadres de LR sont donc amenés à se prononcer sur le sujet.

Ainsi Nicolas Sarkozy estime-t-il qu'"on ne va tout de même pas mettre des quotas pour les femmes" afin d'éviter une primaire 100% masculine. Quant à Thierry Solère, député LR qui soutient Bruno Le Maire mais surtout patron du comité d'organisation de ce scrutin interne, il juge que là n'est pas vraiment "le problème". Sur Sud Radio et Public Sénat lundi 7 mars, il est demandé à l'élu des Hauts-de-Seine si la primaire serait à son sens "ratée" en l'absence de femme. Sa réponse :

 

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Du tout. Ce qui serait une primaire ratée, c'est si elle était mal organisée ou si les Français n'y votaient pas.

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L'échange se poursuit :

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- Sud Radio/Public Sénat : Donc pas de femme, c'est pas grave ?



- Thierry Solère : Non, c'est pas que c'est pas grave. Ça soulignerait quoi ? Que les femmes qui potentiellement auraient pu être candidates à l'élection présidentielle, leur chemin les en a éloignées. Je pense à Christine Lagarde qui est aujourd'hui présidente du FMI, je pense à Valérie Pécresse qui a été élue présidente de la région Île-de-France et qui a dit qu'elle ne serait pas candidate à la primaire. Mais comprenez bien : la primaire de la droite et du centre, c'est pas fait pour aligner un casting.

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Car comme il le martèle, le but de cette compétition est de départager des "candidats qui pourraient être candidats à la présidentielle directement" si la primaire n'était pas organisée. Ce qui impose de réunir les parrainages de 500 maires. Au Lab la semaine dernière, il expliquait encore : "Si les candidats n'arivent pas à rassembler 20 parlementaires, comment feront-ils pour obtenir les 500 parrainages pour la présidentielle ?"

Ce lundi, il poursuit son raisonnement, estimant qu'on "peut réfléchir" aux "causes" et "origines" de ce problème qu'est la sur-représentation masculine dans le personnel politique (et à droite dans ce cas précis), tout en réaffirmant que l'essentiel est ailleurs :

 

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S'il n'y avait pas de femme à la primaire, ça voudrait dire qu'il n'y aurait pas de femme possible issue de la droite et du centre à l'élection présidentielle de 2017. C'est un fait politique sur lequel on peut réfléchir, les causes, les origines, l'absence de la parité qui n'est pas suffisemment importante au sein des députés Les Républicains, mais c'est pas ça le problème. Le problème c'est : est-ce que la droite est rassemblée et surtout, est-ce que la droite, le jour où elle est rassemblée à l'élection présidentielle, elle a enfin le bon remède pour que le pays se redresse, que le chômage de masse recule et que la sécurité publique soit assurée.

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Quant à Luc Chatel, président du Conseil national de LR et soutien de Nicolas Sarkozy, il a tenté, ce dimanche, d'expliquer le manque de parité à droite :

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C’est un problème de pyramide. Plus la base est large et conforme à ce qu’est le pays, plus le haut est en cohérence avec ça. C’est très difficile. [...] Je ne sous-estime pas ce qui a été fait par les socialistes, mais eux ont pu le faire car ils ont eu une énorme défaite en 1993, donc ça leur a permis de renouveler leurs élus. Je pense qu’on va y venir. Je suis conseiller municipal et je vois que c’est un apport considérable dans son équipe d’avoir la parité.

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