SAME SAME - Nadine Morano ne fait pas partie de ceux qui, à droite, applaudissent des deux mains aux mea culpa - pardon, au "retour d'expérience" - de Nicolas Sarkozy dans son livre. Entre eux, le contentieux est tenace depuis la polémique dite "de la race blanche". Alors l'eurodéputée LR attaque l'ancien chef de l'État, jugeant que les erreurs qu'il reconnaît dans La France pour la vie le "disqualifient" pour 2017. Et elle en remet une couche sur ce ton là, lundi 8 février sur BFMTV.
Revenant sur le célèbre "casse-toi pauv' con" dans son ouvrage, Nicolas Sarkozy admet qu'il a ce jour-là "abaissé la fonction présidentielle". Nadine Morano saisit la perche :
"Je crois qu'objectviement, quand vous dites que vous avez abaissé la fonction présidentielle... Je crois que y'avait pas plus préparé que lui pour incarner cette fonction. Il a été ministre pendant longtemps, donc il sait très bien ce qu'est la fonction présidentielle, donc il aurait dû être préparé.
"
Cela dit, tout n'est bien évidemment pas à jeter dans son quinquennant, juge-t-elle, déroulant toute une floppée de compliments à l'égard de son ancien champion : "Alors entendez-moi bien, je sais qu'il a fait des erreurs - comme on en fait tous, évidemment - mais je pense qu'il a été aussi un grand président et qu'il a su prendre les bonnes décisions, notamment au moment de la crise financière. C'est une réalité, moi je l'ai vécu de l'intérieur donc je sais toute l'énergie qu'il a mis pour combattre cette crise, les décisions qui ont été prises, son leadership international qui a été incontestable, ça c'est une réalité." Mais elle réattaque aussitôt, dans un rire :
"Alors après, il a des écarts de langage, donc il faudrait peut-être qu'il s'excuse comme il me l'a demandé à moi !
"
Une référence à la lettre d'excuses que le président de LR avait à plusieurs reprises demandé à celle qui souhaitait alors être candidate aux régionales, pour ses propos sur la France, "pays de race blanche". En vain. Nadine Morano avait refusé de se plier aux exigences du patron et en avait pedu son investiture dans le Grand Est. Mettant ces deux sorties polémiques sur le même plan, la candidate à la primaire incite donc l'ancien chef de l'État à faire ce qu'il dit plutôt que de donner des leçons. Or, s'il ne "s'excuse" pas à proprement parler, Nicolas Sarkozy fait tout de même amende honorable à ce sujet dans son livre :
"Ce fut une bêtise que je regrette encore aujourd'hui. En agissant ainsi, j'ai abaissé la fonction présidentielle. Pour être humaine, ma réaction n'en était pas moins inappropriée : j'ai appris à mes dépens qu'avoir du caractère n'autorise pas tout.
"
Mais Nadine Morano n'en a pas terminé. "Je connais ses qualités mais je connais aussi ses défauts, j'ai toujours pensé que ses qualités étaient plus importantes que ses petits défauts de comportement", embraye-t-elle, brossant à nouveau Nicolas Sarkozy dans le sens du poil et minimisant tout à coup ces "petits défauts de comportement" qui méritaient quelques instants plus tôt des "excuses" de sa part... Et là encore, ce n'est que pour enchaîner plus fort encore :
"La réalité c'est qu'Angela Merkel a regagné les élections, Barack Obama a regagné les élections, [David] Cameron a gagné les élections et nous on les a perdues. Donc c'est bien qu'il y a un problème, c'est pas que la crise économique et financière. On l'a tous traversée. Je crois que y'a pas d'appétance d'un retour d'un débat Sarkozy/Hollande. Moi je le sens pas sur le terrain, je le sens pas.
"