Pour un député radical, "la presse subit la dictature de l'info en temps réel"

Publié à 15h34, le 12 février 2014 , Modifié à 15h44, le 12 février 2014

Pour un député radical, "la presse subit la dictature de l'info en temps réel"
(France Télévisions)

La presse imprimée est mourante, s'inquiète un député lors des questions au gouvernement de ce mercredi 12 février. Alain Tourret, parlementaire du groupe radical qui se saisit de l'actualité du journal Libération, en grandes difficultés, a interpelé le gouvernement au sujet de la crise de la presse. 

Pour lui, "la presse subit la dictature de l'info en temps réel", et il dénonce une atteinte à la démocratie : 

L'immédiateté l'a emporté sur la réflexion, et le lecteur a l'impression, réelle ou non, de lire partout la même info.

A terme, c'est la démocratie qui est menacée. Que deviendra la liberté de blâmer si chère à Beaumarchais si elle ne peut plus trouver de support écrit. 

Avec la mort de la presse écrite, qu'il prédit, ce sont des barrières qui sautent contre les extrémismes, d'après le député du Calvados : 

La presse écrite a érigé des digues contre le populisme, contre l'extrême droite. Qu'en sera-t-il demain, si le journal de Sartre est condamné ? Qu'en sera-t-il demain si celui de Raymond Aron n'est plus lu ? Qu'en sera-t-il si celui de JJSS et de Françoise Giroud est délaissé ? 

Hasard ou coincidence, ce député est élu du Parti radical de gauche. Le président de son parti n'est autre que Jean-Michel Baylet, sénateur de Tarn-et-Garonne et … PDG du groupe La Dépêche.

"La presse n'a pas trouvé de modèle économique pour compenser le départ de ses lecteurs vers le numérique", regrette Alain Tourret, qui nuance se félicitant "de la venue de l'Opinion, de la réussite de Mediapart, de l'émergence des gratuits.""Mais la vérité est là, conclut-il, la presse écrite perd ses titres, les uns après les autres". 

Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la communication est revenue sur le cas du journal Libération. "Libération est accompagné par le fond d'aide au pluralisme, ,ous ne pouvons pas nous substituer à l'actionnaire qui devrait faire des investissements supplémentaires", a-t-elle répondu au micro de l'Assemblée nationale. 

La ministre a rappelé que l'Assemblée nationale avait adopté quelques jours plus tôt la baisse de la TVA de la presse en ligne au taux réduit de 2,1%, comme la presse imprimée, au lieu de 20% actuellement, par le vote d'une proposition de loi socialiste.

La TVA doit continuer à bénéficier à 'l'ensemble des supports de presse. Nous venons de faire passer la TVA sur la presse en ligne à 2,1%. C'est une mesure extrêmement forte pour faciliter la transition numérique.

Du rab sur le Lab

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