François Hollande avait déjà rétropédalé. Du luxueux 8e arrondissement qu'il avait choisi comme première destination pour son siège de campagne, le candidat socialiste a finalement opté pour le chic 7e arrondissement. Le QG de campagne a donc été inauguré mercredi 11 janvier avenue de Ségur.
Mais le socialiste aurait du aller plus loin. Pour Le Lab, le candidat a là commis une faute de goût. François Hollande aurait du installer son QG de campagne dans un quartier populaire en banlieue.
Pour se rapprocher des classes populaires
Sur Le Figaro
Ce n'est pas François Hollande que les ouvriers rêvent de voir élire en 2012. A en croire les sondages, c'est Marine Le Pen. Et en décembre, François Hollande s'en inquiétait dans Le Point.
Pour lui, sa "responsabilité"était "d'aller chercher ces électeurs et de traduire leur désarroi dans une démarche d'espoir". En 1981, 72% des ouvriers sacraient François Mitterrand, le grand modèle de François Hollande. Pour atteindre de tels chiffres, notre avis est que s'installer de l'autre côté du périphérique dans un quartier populaire ne lui aurait pas fait de mal.
En s'installant à Saint-Denis, François Hollande serait au contact deux fois plus d'ouvriers qu'en s'installant ailleurs dans le 93 : la ville de Saint-Denis compte 23% d'ouvriers contre 6% à Paris.
Pour économiser de l'argent
François Hollande paie 40 000 euros de loyer par mois pour son QG de campagne. Un chiffre qui peut paraître astronomique, mais vu les prix dans le 7e arrondissement, ce n'est pas étonnant.
- Le mètre carré dans le 7e arrondissement de Paris vaut près de 13 000 euros.
- Alors qu'à Saint-Denis, dans le 93, il vaut moins de 3 000 euros.
Pour la force du symbole
Sur La Croix
Installer son QG de campagne dans une banlieue difficile aurait été un geste fort, ne serait-ce que symboliquement.
S'il y a un domaine dans lequel François Hollande devrait s'inspirer de Nicolas Sarkozy, c'est l'utilisation des symboles. Un article de La Croix, consacré à l'usage des grandes figures dans la politique, lui reconnaissait cet habile maniement.
EXTRAIT
"Cela lui donne une tonalité et contribue à façonner une image, en rupture ou en continuité", note Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’Ifop.
Pour forcer les journalistes à quitter Paris
Sur Le Monde
En période de campagne, les journalistes suivent à la trace les candidats à la présidentielle. S'installer dans une banlieue difficile aurait permis de désamorcer le malentendu entre les habitants et les journalistes, comme l'explique le journaliste spécialiste de la banlieue dans Le Monde.
EXTRAIT
ll y a probablement une incompréhension des deux côtés. Très peu de rédactions disposent de correspondants ou de journalistes spécialisés qui ont le temps de créer des contacts, des réseaux, et qui peuvent couvrir les banlieues au quotidien, y compris lorsqu'il n'y a pas d'incidents. Cela participe à la distance entre les médias et les quartiers. Comme les journalistes connaissent mal ces territoires, ils y vont probablement avec plus de réticence, plus de crainte.
Quand la banlieue juge les médias, voir la vidéo :
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