Le ministère de la Justice a transmis lundi 26 novembre au Parlement européen une demande de levée de l'immunité parlementaire de Marine Le Pen, la patronne du Front National, eurodéputée, a-t-on appris ce mardi 11 décembre par une dépêche AFP.
Une plainte du Mrap
Le parquet de Lyon avait ouvert en janvier 2011 une enquête préliminaire pour "incitation à la haine raciale", suite au dépôt d'une plainte du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap).
Qu'avait dit Marine Le Pen exactement ?
Cette demande est liée aux propos de Marine Le Pen, il y a deux ans quasiment jour pour jour, le 10 décembre 2010 à Lyon.
Devant des adhérents du Front national, celle qui n'était alors que candidate à la présidence du FN face à Bruno Gollnisch, avait dénoncé les prières de rue des musulmans en établissant longuement un parallèle avec l'occupation nazie :
"Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la Seconde guerre mondiale, s'il s'agit de parler d'occupation, on pourrait en parler, pour le coup, parce que ça c'est une occupation du territoire.
C'est une occupation de pans du territoire, des quartiers dans lesquels la loi religieuse s'applique, c'est une occupation.
Certes y'a pas de blindés, y'a pas de soldats, mais c'est une occupation tout de même et elle pèse sur les habitants.
"
Des propos à voir, en vidéo, dans le lecteur ci-dessous, à partir de 2 minutes et 20 secondes.
Une déclaration qui avait provoqué un tollé .
Son père avait par la suite affirmé que Marine Le Pen n'avait "pas parlé de la Seconde Guerre Mondiale. [...] Ce sont les journalistes qui en ont parlé".
Selon une source proche du dossier, citée par l'AFP, une information judiciaire a été confiée à un juge d'instruction, à l'origine de cette demande de levée d'immunité parlementaire.