Pourquoi Marine Le Pen est-elle nulle en économie ?

Publié à 17h10, le 13 janvier 2012 , Modifié à 19h39, le 15 janvier 2012

Pourquoi Marine Le Pen est-elle nulle en économie ?
Marine Le Pen le 08/01/2012 à Saint-Denis pour la Galette des Rois

Marine Le Pen sur l’immigration, sur l’insécurité, sur l’idée nationale, on connait. Mais la patronne du FN en économie ? C’est plus flou. Autant la fille de Jean-Marie Le Pen est intarissable quand il s’agit de dénoncer le "torrent migratoire", autant quand elle doit apporter des solutions économiques, ça ce complique. Formulations hésitantes, propositions irréalisables et bilan économique effrayant des mairies frontistes... Le Lab vous démontre pourquoi l'économie n'est pas la tasse de thé de Marine Le Pen.

  1. Des difficultés sur la forme

    Marine Le Pen a du mal à imposer ses projets économiques avec crédibilité. Le 12 janvier 2011, la leader d’extrême droite a fait de son mieux en dévoilant le projet économique de son programme. Mais les observateurs fustigent déjà l'excès de zèle de la patronne du FN : "pour paraître crédible sur l'économie , marine #LePen en fait beaucoup. Peut être trop. Avalanche de chiffres et de termes techniques.", peut-on lire sur le compte twitter du journaliste Daic Audouit .

    Le 18 novembre 2011, au journal télévisé de France 2, Marine Le Pen éludait une question sur une éventuelle hausse du SMIC. "Vous croyez qu’un projet présidentiel c’est une espèce de catalogue de mesurettes ?", a-t-elle répondu à Laurent Delahousse. Cette esquive a sonné comme un manque de compétence, et a été relayée par les médias .

  2. Un projet avec des lacunes

    Lorsque la candidate frontiste se risque à proposer des solutions économiques, ça se gâte. Ses propositions ont été analysées et, comme l'a rapporté Le Parisien, ses mesures phares ont des lacunes que les économistes ont tout de suite remarquées. "L'augmentation du revenu parental pourrait inciter les femmes à s'arrêter, mais les femmes ont plus de mal à retrouver un travail après 3 ans de pause", explique Henri Sterdyniak (observatoire français de la conjoncture économique). Le Parisien rappelle aussi qu'on ne connaît toujours pas les noms de certains experts économiques du Front national, ce qui pose un problème de crédibilité.
    Même le cheval de bataille favori de Marine Le Pen, la réduction de l'immigration, ne fait pas recette. Lionel Ragot, du centre français d’étude et de recherche en économie internationale, a affirmé au Parisien que ce projet ferait augmenter les dépenses de protection sociale de 1,5%. Le Monde démonte quant à lui la proposition de la candidate en soulignant l'impact positif de l'immigration.

  3. Des experts flous

    Pas de programme économique sans experts. Pour être crédible, le projet du FN doit compter sur des personnalités capable de le solidifier. Et là aussi, Marine Le Pen est en difficulté. Le 8 avril 2011, la dirigeante du FN organisait une conférence de presse pour lever le voile sur les grandes orientations économiques du parti. Le site L’Expansion.com rappelle que sur quatre experts économiques, deux se font connaître par des pseudonymes (Adrien, énarque et François, économiste), un est élu FN dans le Nord-Pas-de-Calais (Jean-Richard Sulzer). Le dernier, Nicolas Papillon, est décrit par le site du journal économique comme un "mystère".
    Pour contrer le manque de crédibilité de ces experts, la candidate du FN invoque l’avis d’économistes reconnus. Jacques Sapir (directeur d’études à l’Ehess), Alain Cotta (professeur d’économie à HEC), Christian Saint-Etienne (Conseil d’analyse économique) et Jean-Luc Gréau (ancien économiste Medef) rejoignent selon Le Pen fille son avis sur "l’agonie de l’euro". Manque de pot, Le Parisien interroge ces experts. Ils apparaissent "embrigadés contre leur gré".

  4. Le mauvais bilan des mairies frontistes

    Si Marine Le Pen ne s'est pour l'instant jamais assise derrière le bureau de l'Elysée, certaines mairies ont déjà été dirigées par des membres du FN. Et les bilans économiques de ces communes est sans appel, comme le rappelle l'Express . En 2008, Daniel Simonpieri (FN) perd les municipales de Marignane (Bouches-du-Rhône) face à Eric Le Dissès (divers droite). Les treize ans de Simonpieri passés à la mairie sont sans équivoque : hausse des impôts, projet d'un complexe de loisirs remplacé par l'installation d'un supermarché...

    Le bilan de Jean-Marie Le Chevallier après ses six ans à la mairie de Toulon (Var) n'est guère plus rassurant côté économie. L'Express rappelle notamment les détournements de fonds du service jeunesse, et l'endettement très important de la ville en 2001. Tous ces points noirs s'ajoutent à l'inexpérience de Marine Le Pen, et plombent sa crédibilité.

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