Il ne peut rien dire. Mais il va le faire quand même. Invité vendredi 14 décembre de LCI, Michel Barnier, commissaire européen français en charge du marché intérieur et des services a clairement pris position pour un nouveau vote à l'UMP, "le plus tôt possible", comme le souhaite son ancien premier ministre, François Fillon. Une prise de position malgré son devoir de réserve.
L'ancien ministre des Affaires Étrangères puis de l'Agriculture a commencé par prendre un trésor de précautions :
Vous ne m’avez pas beaucoup entendu [pendant la campagne Copé VS Fillon] d’abord parce que, franchement, ce n’est pas mon rôle de prendre parti d’ailleurs j’ai été le ministre de François Fillon, je connais bien Jean-François Copé mais je ne suis pas utile pour prendre parti pour l’un ou pour l’autre.
Et dans un débat strictement national, franchement, je ne pouvais pas mener cette campagne.
"Je ne vais pas, en tant que commissaire européen, prendre position entre deux hommes que je connais bien." disait-il également ce même vendredi dans les colonnes de Métro.
Michel Barnier s'est ensuite fait plus précis dans la matinale de LCI :
Je souhaite simplement que dans mon parti, on trouve un accord et que ce parti joue son rôle dans le débat national, en particulier sur la question européenne.
Puis, à la question "faut il un nouveau vote en 2013, oui ou non?", le commissaire européen se mouille et prend très clairement position dans le duel de calendrier pour un deuxième vote qui oppose Copé-Fillon .
Il faudra qu’il y ait un vote le plus tôt possible pour que les choses soient claires et qu’il y ait un président incontestable à la tête de l’UMP et que les gens se rassemblent.
On a besoin d’une UMP forte, ce n’est pas seulement important pour les militants de l’UMP dont je fais partie à titre de citoyen français, mais aussi pour la qualité du débat politique français, vous savez il y a tellement de problèmes sur la place de la France dans l’Europe, il faut que l’UMP soit en ordre de marche.
Pourtant, en octobre 2010, interrogé par Le Dauphiné Libéré sur François Fillon qu'on pensait sur le point de quitter Matignon, le même Michel Barbier répondait :
Il est normal qu’on ne m’entende pas sur ce sujet [...]. Je suis aujourd’hui commissaire européen, avec un devoir de réserve et d’indépendance à la fois.
Je suis ce qui se passe en France avec beaucoup d’attention, mais chacun doit rester à sa place.