Présidence de l'UMP: les reproches des camps Copé et Fillon

Publié à 13h17, le 19 novembre 2012 , Modifié à 13h30, le 19 novembre 2012

Présidence de l'UMP: les reproches des camps Copé et Fillon
Jean-François Copé a voté à Meaux, François Fillon à Paris dans le 7e arrondissement (montage via Maxppp)

Au lendemain de l'élection pour la présidence de l'UMP, les deux candidats revendiquent chacun leur victoire. Les camps Copé et Fillon se retrouvent sur une chose : l'élection est entachée d'irrégularités. Mais chacun n'accuse pas l'autre des mêmes griefs.

 

> Team Copé : le "bourrage des urnes"

(Maxppp)

Jean-François Copé n'a pas tourné autour du pot ce 19 novembre sur BFMTV. Après avoir rappelé qu'il s'estimait seul et unique vainqueur de cette élection, le candidat a évoqué "trois ou quatre bureaux de vote dans les Alpes-Maritimes et à Paris", dans lequels "un certain nombre de fraudes", un "bourrage des urnes", aurait été pratiqué par l'équipe adverse:

Il y a plus de bulletins dans l’urne qu’il n’y a de signature émargée de l’électeur. Ca s’appelle du bourrage d’urne. C’est désolant.

Une attaque déjà lancée dès le dimanche par Michèle Tabarot, sa co-listière et organisatrice de l'élection dans les Alpes-Maritimes, à la mi-journée :

Il y a eu de la fraude. A Nice, les huissiers ont en main plusieurs procurations dont les signatures ne correspondent pas. Des procurations vierges ont également été distribuées au sein même d’un bureau de vote niçois.

En ce "jour d'après", l'équipe Copé reste bien sur cette ligne d'attaque et demande même à ce que les bureaux suspects ne soient pas comptabilisés par la commission de contrôle (Cocoe) pour les résultats finaux. Exemple avec Valérie Rosso-Debord sur BFMTV :

Nous voulons que François Fillon condamne les fraudes et demande que les bureaux où il y a eu des fraudes ne soient pas intégrés.

> Team Fillon : "le bordel organisé"

(Reuters)

Dans le camp de l'ancien Premier ministre, on n'insiste pas vraiment sur les fraudes mais sur l'organisation irrégulière du vote. Comme le résume un "proche" de François Fillon à Neila Latrous, qui collabore régulièrement avec le Lab :

Un proche de Fillon : "La vérité, c'est que le bordel a été organisé pour qu'il n'y ait pas plus de votants. Sinon on gagnait à 53%"#UMP

— Neila (@Neila) Novembre 19, 2012

Un "bordel organisé" qui a engendré de très longues files d'attente le jour du vote. Message du camp Fillon : soit on a voulu les empêcher de voter, soit Jean-François Copé s'est rendu coupable d'une très mauvaise organisation.

Et Valérie Pécresse de citer l'exemple de Neuilly où seuls "25% des militants" ont voté "contre 50% ailleurs".

Sur BFMTV, Eric Ciotti a ainsi estimé que François Fillon avait été "pénalisé" dans les Alpes-Maritimes :

Certaines personnes se sont dissuadées de venir voter après plusieurs heures d’attente et manifestement, ces voix auront manqué à François Fillon.

Le jour du vote, Christian Estrosi a évoqué une "rétention des moyens" pour mettre le vote :

Dans mon département, dans la permanence de Madame Tabarot, les listings, les isoloirs, les urnes sont restés enfermées jusqu’à 6h ce matin sans que nous puissions les installer dans chaque bureau de vote des Alpes-Maritimes, ce qui a retardé de près de 20 à 25 minutes l’ouverture du scrutin ce matin.

Mais aussi une "obstruction systématique" pour allonger le temps d'attente et décourager les militants :

En plus de cela, leurs délégués ont fait de l’obstruction systématique pour vérifier 5 minutes, 10 minutes, un quart d’heure, dans le cadre d’une stratégie organisée, la correspondance des signatures entre une carte d’identité et une procuration authentique.

Tout ça pour mener à 2 heure, 3 heures les files d’attentes ! Il y a des militants qui sont tombés dans les pommes, des personnes âgées ont souffert de certaines pathologiques, on a dû appeler les pompiers.

François Fillon lui-même a insisté sur cette mauvaise organisation en faisant volontairement la queue pour arriver jusqu'aux urnes. Pendant plus d'une heure, les médias ont donc pu filmer un candidat patientant dans une file interminable. L'occasion pour son équipe de rappeler qu'elle avait toujours demander des bureaux de vote supplémentaires, demande freinée selon eux par Jean-François Copé.

(Images BFMTV le 18 novembre)

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