C'est l’info que révèle ce vendredi 21 décembre au matin, l’Express : la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a rejeté les comptes du candidat UMP Nicolas Sarkozy en réintégrant des dépenses réalisées antérieurement à son entrée officielle en campagne, le 15 février dernier.
En décidant d’ajouter aux dépenses de campagne des frais engagés avant l’entrée officielle en campagne de Nicolas Sarkozy, la commission arrive au constat que le candidat UMP et alors président sortant a dépassé le plafond autorisé des dépenses de campagne, fixé à 22 509 000 euros.
[Edit 12h15] Selon Le Figaro, Nicolas Sarkozy a reçu ce 21 décembre à son domicile la lettre de la commission des comptes de campagne l'informant du rejet de son compte. Son cabinet doit s'y pencher dans la journée.
[Edit 12h43] Le trésorier de Sarkozy confirme, recours annoncé.
Le trésorier de Nicolas Sarkozy, le député UMP Philippe Briand a confirmé via un communiqué le rejet des comptes de campagne de l'ancien chef de l'Etat. Il annonce également qu'un recours devant le Conseil constitutionnel sera déposé. Il ajoute encore qu'il conteste "le mode de calcul" de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).
Le 31 juillet dernier, les déclarations des dépenses officielles de campagne étaient publiées au Journal officiel :
L’Express précise en outre que "la décision de la CNCCFP, présidée par un ancien président de la Cour des Comptes, François Logerot, va être notifiée à Nicolas Sarkozy et transmise au Conseil constitutionnel".
Nicolas Sarkozy pourra d’ailleurs déposer un recours dans un délais d’un mois… devant le Conseil constitutionnel. Une instance dans laquelle il siège désormais en sa qualité d’ex-président de la République.
Et l’hebdomadaire d’ajouter que si le rejet des comptes est confirmé, l’UMP sera privé d’environ 11 millions d’euros d’aides publiques. Un coup dur pour un parti déjà exsangue financièrement.
Surtout, cela ferait de Nicolas Sarkozy le deuxième candidat de la Ve République à voir ses comptes invalidés. Comme Jacques Cheminade en 1995. Un candidat qui, en 2012, proposait de coloniser Mars. En prévision d’une éventuelle fin du monde ?
Les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy interrogaient depuis plusieurs semaines. En octobre, Marianne, qui avait épluché les déclarations des candidats, déclarait que les comptes du candidat Sarkozy étaient "surprenants".
En mai, c’était le député socialiste René Dosière, spécialiste du train de vie de l’Etat, qui s’était lancé dans un chiffrage du coût des vœux 2011 de Nicolas Sarkozy, estimés à 202 034 euros selon le Nouvel Observateur. Comme Daniel Vaillant, il demandait alors à ce que ces frais soient intégrés aux dépenses de campagne de l’ancien chef de l’Etat, alors que ce dernier n’était pas encore entré officiellement en campagne.