Cas Gérard Depardieu : François Hollande oscille entre condamnation et compliments

Publié à 09h40, le 21 décembre 2012 , Modifié à 09h43, le 21 décembre 2012

Cas Gérard Depardieu : François Hollande oscille entre condamnation et compliments
François Hollande sur Europe 1 le 21 décembre 2012

EQUILIBRISTE - Invité d'Europe 1 ce 21 décembre, François Hollande est longuement revenu sur le départ de Gérard Depardieu en Belgique, sans le citer, oscillant entre condamnation et compliments.

Le président de la République s'est livré à un exercice de communication particulier : ne pas donner l'impression qu'il "laisse passer" l'exil fiscal de l'acteur français mais éviter de le fustiger à la manière de son Premier ministre ou de certains ministres.

Au risque de livrer un message un peu fouillis. François Hollande se lance sur le sujet sans parler directement de Gérard Depardieu, mais déjà en maniant le blâme et la cajolerie :

Il faut que chacun comprenne bien : si on est Français, si on aime la France, on doit la servir. Ce n'est pas facile en ce moment, compte tenu du poids des impôts pour un certain nombre de catégories qui ont pourtant grand talent et grande réussite. Je veux que tout le monde soit respecté et travaille dans la même direction.

Jean-Pierre Elkabbach le relance ensuite : que dit le chef de l'Etat à ceux qui sont "tentés de partir" ? François Hollande alterne alors entre "remerciements à ceux qui ont de la réussite" et devoir de "l'effort" :

Si vous aimez votre pays, servez-le. Il n’y a pas plus belle récompense que d’être gratifié par son propre pays. (...)

A un moment, chacun doit faire un effort et ceux qui ont le plus doivent en faire peut-être un de plus.

Ce que l’ont attend de la cohésion nationale c’est que ceux qui ont une réussite soient remerciés. Moi je remercie ceux qui ont du talent, ceux qui ont de la réussite, ceux qui créent des emplois. Je les salue, je sais ce qu’on leur doit.

Mais je dis aussi à tous ceux qui sont dans la difficulté qu’on ne veut pas les oublier.

François Hollande poursuit, se rapprochant toujours plus du "cas" Depardieu mais toujours sans le citer :

Quand je vois que certains disent : "Moi je peux abandonner cette nationalité …" Franchement, qu’est-ce qui fait que nous sommes ensemble ? Ce n’est par parce qu’on paie des impôts, parce qu’on a des prestations ou pas. C'est parce qu’on porte des valeurs, des principes.

Après ces longues minutes dédiées à l'exil fiscal, François Hollande tient à préciser ... qu'il n'a pas à entrer dans cette polémique. Réagissant à la tribune de Catherine Deneuve qui défend Gérard Depardieu, il balaie ... et répond qu'il aime tout le monde :

Vous pensez que je vais commenter les propos des uns et des autres, acteur, actrices, pour lesquels j’ai grande admiration, notamment pour Catherine Deneuve, mais aussi pour Philippe Torreton et même pour Gérard Depardieu ?

Ne me demandez pas de participer à une polémique, ce n’est pas ma place. (…) Aucun citoyen français ne peut être stigmatisé par le président de la République, car il est le président de tous, ceux qui ont le plus et ceux qui ont le moins.

Du rab sur le Lab

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