La Haute autorité de la primaire de la Belle Alliance Populaire (BAP) a tranché : il y aura sept candidats au scrutin des 22 et 29 janvier . Tout comme la primaire de la droite, mais avec moins de têtes d’affiche. Un ancien Premier ministre, Manuel Valls, contre deux chez LR et un ancien Président (François Fillon - vainqueur le 27 novembre - Alain Juppé et Nicolas Sarkozy).
Didier Guillaume a remarqué que seuls ces trois anciens chefs d’État ou de gouvernement avaient obtenu "plus de 2 %" (en réalité 3 %, NKM et Bruno Le Maire ayant fait respectivement 2,6 et 2,4 %), comme il l’explique sur RTL mardi 20 décembre. Le patron des sénateurs PS, directeur de la campagne de Manuel Valls, imagine un scénario similaire pour son champion, selon lui "l’homme d’État de cette campagne", sous-entendu le seul. Il en profite pour dézinguer Benoît Hamon, qu’il accuse de "faire un petit tour pour montrer sa bobine" :
"- Didier Guillaume : Cette primaire de la gauche doit amener le candidat de gauche qui peut être président de la République, pas qui veut faire un petit tour pour montrer sa bobine ou qui veut faire je ne sais quoi. [...] Je pense à Benoît Hamon. Aujourd’hui, c’est pour élire le prochain président de la République, pas pour élire je ne sais quel responsable de courant dans le Parti socialiste.
- RTL : Benoît Hamon, c’est une candidature de témoignage ?
- Didier Guillaume : C’est pas des candidatures de témoignage. Il y avait sept candidats à la primaire de droite, il y a sept candidats à gauche. Mais on a bien vu dans la primaire de droite, tous les sept n’étaient pas taillés pour être président de la République. Il y en avait trois qui pouvaient être président de la République. D’ailleurs, les Français ne se sont pas trompés, il y en a trois qui ont fait plus de 2 %. Je pense qu’à la primaire de gauche, il faut que les électeurs se disent que ce n’est pas uniquement pour faire un petit tour à la primaire et pour préparer le visage des dix ans qui viennent qui vont diriger les socialistes, mais pour préparer la France. Il faut éviter Fillon/Le Pen au deuxième tour, et aujourd’hui l’homme d’État dans cette campagne, c’est Manuel Valls.
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Didier Guillaume attaque Benoît Hamon avec un chouïa de mépris. Parfois présenté comme le "François Fillon de la gauche", autrement dit qui pourrait créer la surprise, le député des Yvelines semble agacer le camp de Manuel Valls davantage qu’Arnaud Montebourg ou Vincent Peillon. L’ancien Premier ministre voit-il sa candidature comme une menace ? L’ancien maire d’Évry aime en tout cas se présenter comme le "challenger" de la primaire de la BAP , alors même qu’il est donné gagnant dans les sondages. Peut-être justement pour éviter la *balladurisation* (ou la *juppéisation*) de sa candidature, ce phénomène qui veut que le favori d’une élection soit devancé à la dernière minute par un outsider.
Alexis Bachelay, le porte-parole de Benoît Hamon, a vivement critiqué cette attaque sur Twitter :
"A montrer dans les écoles et les universités pour illustrer le mépris, la morgue et l'arrogance envers le débat et les idées !
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A montrer dans les écoles et les universités pour illustrer le mépris, la morgue et l'arrogance envers le débat et les idées ! https://t.co/AfK9efni42
— Alexis Bachelay (@ABachelay) December 20, 2016
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