SE PRÉSENTER PLUS POUR PERDRE PLUS - La pente est cruelle pour Nicolas Sarkozy. Le 6 mai 2007, pour le second tour de l'élection présidentielle, il rassemblait 18,9 millions d'électeurs et 53,06% des voix (et remportait la victoire) ; cinq ans plus tard jour pour jour, il était défait avec 16,8 millions d'électeurs et 48,36% des voix ; le 29 novembre 2014, 100.159 militants de ce qui était encore l'UMP l'élisaient président du parti, soit 64,5% des voix. Et ce dimanche 20 novembre 2016, il est éliminé dès le premier tour de la primaire de la droite, plafonnant à 20,7% des voix et n'ayant convaincu que 800.666 électeurs, selon des résultats presque définitifs.
Stupeur et tremblements dans la Sarkozie : l'ancien chef de l'État n’accédera pas au second tour de la primaire. Leur champion l'a officiellement reconnu depuis son QG de campagne. Il est largement devancé par les deux anciens Premiers ministres, dont son ex-"collaborateur", François Fillon (44,2%) et Alain Juppé (28,4%). Comme Ségolène Royal en 2011, qu'il avait battue lors de la présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy n'est pas parvenu à mobiliser suffisamment d'électeurs.
Le constat est d'autant plus cinglant pour l'ex-Président que la mobilisation a été extrêmement forte. On attend un chiffre autour des 4 millions de personnes s'étant déplacées, ce dimanche, pour voter. Comment interpréter cette participation ? Il est encore trop tôt pour le dire mais elle illustre toutefois un rejet net de l'ancien chef de l'État, un rejet qu'il n'avait pas vu venir, confiant qu'il était de gagner cette primaire haut la main.