ON NE M'Y REPRENDRA PLUS - Promis, juré, craché, Alain Juppé ne parlera plus de 2017. Il avait déjà tweeté son *agacement* mardi 3 décembre après les remous suscités par sa petite phrase sur "l'Elysée ou rien".
Au Journal du Dimanche, venu lui rendre visite à Bordeaux où il est candidat à sa succession aux élections municipales, Alain Juppé l'assure :
Je ne parle plus de présidentielle, c'est un piège, un piège mortel.
Pour bien marquer la distance avec l'Elysée, Alain Juppé entend désormais se concentrer sur Bordeaux, où il dit viser une victoire dès le premier tour en mars prochain. Il promet :
A Paris, vous ne me verrez plus !
Et la journaliste du JDD de noter qu'il faudra désormais prendre le train - entendez, depuis Paris - pour le voir. Bruno Le Maire, François Fillon, Nicolas Sarkozy, Valérie Pécresse sont déjà venus rendre visite au maire de Bordeaux. "J'espère que ça n'est pas un pélerinage", a d'ailleurs plaisanté celui-ci.
Mais ne plus en parler n'implique visiblement pas de ne plus y penser. L'ancien Premier ministre confie ainsi au JDD avoir demandé à Valérie Pécresse si elle comptait le soutenir en 2017. "Je ne peux pas le dire encore", lui aurait-elle répondu.
Et qui dit présidentielle, pour Alain Juppé, dit bien souvent l'ancien Président de la République Nicolas Sarkozy. Tous deux chiraquiens à l'origine, les deux hommes sont progressivement devenus rivaux dans la course à l'Elysée, comme le racontait Le Monde début décembre.
Alain Juppé en est persuadé, il est celui que Nicolas Sarkozy craint le plus :
De toute manière, Nicolas Sarkozy celui qui lui fait le plus peur, c'est moi.
Ce qui n'a pas empêché l'ancien président de se montrer "très chaleureux" lorsque les deux hommes se sont retrouvés pour assister à un concert de Carla Bruni, fin novembre (à Bordeaux), de l'aveu d'Alain Juppé. Ne comptez d'ailleurs pas sur ce dernier pour dénigrer la performance de l'ancienne "première dame" française :
Cela fait du bien d'entendre des chansons d'amour apaisantes.
Pas sûr cependant que les chansons de Carla Bruni suffisent à endiguer ce que Le Monde qualifiait de "réveil d'une rivalité ancienne". Surtout si les deux hommes continuent de penser aussi bruyamment à 2017.