"Nous avons simplement été surpris que l’autorisation des travaux ait été suspendue." Dans Le Figaro du 17 juillet, et à l’occasion d’un article sur l’exploitation du gaz de schiste, le numéro 2 de Total, Yves-Louis Darricarrère, revient en personne sur l’éviction de Nicole Bricq du ministère de l’Ecologie.
Fin juin, et alors même qu’elle était en plein bras de fer avec les géants pétroliers pour empêcher des forages en Guyane, la ministre a été remplacée par Delphine Batho pour atterrir au Commerce extérieur.
Pression de Shell, Total et consorts ? Yves-Louis Darricarrère réfute. Il concède une "surprise", donc, mais assure que l’industrie du pétrole n’a pas bougé le petit doigt.
"Il faut arriver à convaincre que ce pétrole est une chance"
Sur Le Figaro
Nous avons simplement été surpris que l’autorisation des travaux ait été suspendue.
Près d’un mois après l’éviction de Nicole Bricq du ministère de l’Ecologie, et à l’occasion d’un article sur l’exploitation du gaz de schiste, Total s’exprime par la voix de Yves-Louis Darricarrère, directeur de la branche exploration et production du groupe.
Le géant pétrolier a été accusé, à l’instar de Shell et Tullow Oil qui ont lancé leurs recherches pétrolières dans la région, d’avoir fait pression pour obtenir le départ de la ministre. Cette dernière voulait "remettre à plat" les permis d’explorations pétroliers et gaziers au large de la Guyane et, pour se faire, avait suspendu ces permis de forer.
Après sa mutation expresse au ministère du Commerce extérieur, beaucoup de journaux se sont penchés sur les "dessous de l’affaire": Le Monde expliquait ainsi que face à l’activisme de Bricq, les lobbys pétroliers font jouer leurs réseaux:
Shell s’agite. Tout le gratin du petit monde pétrolier décroche son téléphone.
Que nenni rétorque donc le numéro 2 de Total ce 17 juillet. L’industrie pétrolière a "simplement été surprise" de cette suspension mais n’a pas déclenché la curée contre Bricq. Elle se réjouit même de la modernisation des règles concernant l’exploration pétrolière. Avant de partir, Nicole Bricq a en effet obtenu que le Code minier, qui date de 1956, soit réformé.
Pour Yves Darricarrère, il n’y a donc pas matière à polémique et la France devrait commencer à considérer l’exploration pétrolière comme une "chance" et non une menace :
Il faut arriver à convaincre que ce pétrole est une chance pour la France. Si l’importance des gisements est confirmée, l’impact économique devrait être pour la Guyane très comparable à celui du secteur spatial.