BÉMOLS- Après les critiques frontales de Ségolène Royal , voici la mise en garde du ministre de l'Intérieur. Pour Manuel Valls, interrogé ce jeudi 14 novembre par la commission de l'Assemblée nationale chargée d'examiner le projet de loi la suppression du délit de racolage public à l'encontre des prostituées "peut paraître logique", mais ce délit est un "outil de gestion de l'ordre public indispensable".
La proposition de loi contre la prostitution, qui sera débattue les 25 et 27 novembre prévoit notamment une amende pour sanctionner le client, un "stage de sensibilisation" comme "alternative aux poursuites", ainsi que la suppression du délit de racolage public, déjà abrogé par le Sénat en mars .
Or, interrogé ce jeudi par les députés, le ministre de l'Intérieur rappelle les vertus sécuritaires du délit de racolage public qui "aide à la connaissance des réseaux" :
"La prise d'empreintes via la garde à vue, les auditions, les infiltrations numériques, permettent d'agréger toute une série de renseignements indispensables.
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De plus, c'est "un outil de gestion de l'ordre public, indispensable pour répondre aux demandes de riverains excédés par le racolage et les nuisances qui l'accompagnent", ajoute le ministre.
Une intervention isolée par le Lab :
"La suppression de ce délit (...) peut donc apparaître logique. La recherche de renseignements ne peut justifier à elle seule la survie du délit de racolage public", mais "il nous faudra obtenir par d'autres moyens ces renseignements, avec le risque d'une déperdition d'informations", insiste le locataire de la place Beauvau.
Manuel Valls revendique sa "loyauté" envers l'engagement de l'exécutif mais prévient, en tant que ministre de l'Intérieur :
"Je ne peux accepter que soient laissées sans réponses avec tous les risques que nous connaissons une population excédée par des troubles réels.
Faisons attentionà cela et au caractère symbolique de toute abrogation.
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"Les personnes prostituées ne doivent plus être considérées comme des coupables mais comme des victimes et donc abrogeons tout ce qui les criminalise", plaidait la porte-parole du gouvernement et ministre des Droits des Femmes, Najat Vallaud-Belkacem, interrogée par le Lab mercredi 6 novembre .