Notre éditorialiste Olivier Duhamel analyse la désignation du prochain premier secrétaire du PS.
Terminé le temps où la succession se faisait par désignation du nouveau chef lorsque la gauche arrivait au pouvoir. Il explique que le vote des motions par les militants a rendu le processus plus démocratique qu'avant.
Bref, nous ne sommes plus dans la monarchie absolue
La dernière mode consiste à critiquer le mode de désignation du successeur de Martine Aubry. Des socialistes le qualifient tantôt d'ubuesque, tantôt de soviétique.
A y regarder de plus près, la procédure retenue est un peu plus démocratique qu'avant. Ce sont les adhérents qui trancheront, par un vote secret, entre premiers signataires des motions. Il suffit donc d'en présenter une pour participer à la compétition.
Naguère, lorsque la gauche arrivait au pouvoir, le choix du Premier secrétaire ne relevait que du nouveau chef. Mitterrand seul a choisi Lionel Jospin en 1981. Jospin seul a choisi François Hollande en 1997. Bref, le nouveau sultan désignait seul son grand vizir. Tous les socialistes ne pouvaient qu'entériner le choix du monarque.
Cette fois, le choix ne sera pas fait par le monarque, François Hollande. Les deux candidats, Jean-Christophe Cambadélis et Harlem Désir, se sont auto-proclamés. Ni l'un ni l'autre ne sont hollandais ou aubrystes.
Bref, nous ne sommes plus dans la monarchie absolue.