TOUCHE PAS A MES QUAIS - Invité de BFMTV ce 15 février, Bertrand Delanoë a fait comprendre qu'il avait peu goûté la critique formulée par Manuel Valls quant à la fermeture à la circulation des voies sur berges parisiennes.
Dans un entretien au Parisien le même jour, le ministre de l'Intérieur, ancien maire d'Evry, a en effet voulu défendre les banlieusards. Et a sous-entendu que la décision du maire de Paris avait pu se faire sans concertation avec les collectivités :
C’est une décision de la mairie de Paris, je la respecte, mais je vais vous donner mon sentiment.
Très souvent, certaines mesures sont prises sans forcément tenir compte des difficultés qu’éprouvent les banlieusards. Eux sont obligés d’utiliser leur voiture.
Je souhaite, comme élu municipal d’Evry mais aussi comme ministre de l’Intérieur, que toutes les mesures d’interdiction, comme celles de circuler sur les berges, ou pour diminuer la vitesse sur le périphérique, soient prises en concertation avec les collectivités territoriales de la petite et de la grande couronne.
Tu es gentil Manuel, mais c'est ce que nous avons fait, semble répondre, en substance, Bertrand Delanoë. Il assure que la majorité des collectivités a donné son accord et développe un argumentaire en quatre points pour éclairer le ministre :
Manuel Valls est un très bon ministre de l’Intérieur donc il ne peut pas tout savoir.
Par exemple, que les quais de Seine ont été fermés après une très grande concertation avec toutes les collectivités locales et presque toutes nous ont donné leur accord.
Deuxièmement, que les habitants de banlieue sont surtout dans les transports en commun et que Paris fournit un effort considérable pour le développement des transports en commun : 360 millions d’euros en 2013.
Quant aux quais de Seine, nous avons fermé il y a trois semaines les quais rive gauche avec la préfecture de Police - ironie ! - nous avons constaté que cela n’a créé aucun embouteillage supplémentaire. (...)
Dernier argument pour les banlieusards : ils sont surtout sur la voie expresse rive droite et nous avons fait de nouveaux aménagements en septembre dernier et, depuis, la circulation y est plus fluide.
Ce n'est pas la première fois que le maire de Paris et Manuel Valls s'opposent sur le terrain parisien. Mi-décembre, le maire de la capitale s'est ainsi dit favorable à l'expérimentation des récépissés de contrôle d'identité dans sa commune, idée enterrée par le ministre de l'Intérieur.