Non-cumul des mandats : Manuel Valls essuie les plâtres

Publié à 11h17, le 16 février 2013 , Modifié à 11h41, le 16 février 2013

Non-cumul des mandats : Manuel Valls essuie les plâtres
(Maxppp)

ET PAF - L'annonce a été faite au cours d'un échange avec les lecteurs du Parisien, publié le 15 février. Toutes les questions sont posées à Manuel Valls :  sécurité routière, police, cannabis, quais de Seine, vie privée ... et non-cumul. Voilà donc celui qui se distingue surtout comme "premier flic de France" qui déclare que l'application du non-cumul des mandats sera pour "fin 2016 ou début 2017", pour éviter une "mini-dissolution"à l'Assemblée.

Mais pourquoi lui ? Manuel Valls est le ministre chargé des élections mais n'a jusque-là pas été en première ligne sur la question du non-cumul.

François Hollande surveille le dossier de prêt. Le 15 janvier, il a tenu à annoncer lui-même lors de ses voeux aux parlementaires que le non-cumul entrerait en vigueur "pendant le quinquennat" et que les sénateurs comme les députés seraient concernés.

La date de mise en application, quant à elle, n'a jamais été dévoilée, laissant les partisans d'un non-cumul dès les prochaines élections de 2014 et ceux qui craignent de perdre des sièges à gauche dans des élections partielles s'affronter. [>> Pour mieux comprendre les conséquences d'un non-cumul appliqué en 2014 ou en 2016, c'est par ici]

C'est finalement son ministre, l'un des plus ancrés au sein du gouvernement, qui doit préparer les esprits à un non-cumul appliqué à la toute fin du quinquennat. Et qui essuie les plâtres.

Réactions immédiates : après les critiques du think tank proche du Parti socialiste Terra Nova, après un rappel des promesses gouvernementales par Harlem Désir, c'est Thierry Marchal-Beck, président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) qui s'en est pris directement à Manuel Valls dans une interview au Monde.fr le 15 février :

Vous savez, en politique, quand on promet des choses, il faut les tenir.

Entre les PV [procès verbaux] pour les contrôles au faciès, le droit de vote pour les étrangers et maintenant le non-cumul des mandats repoussés aux calendes grecques, ça commence à faire beaucoup.

Le ministre de l'intérieur met toujours en avant l'honneur et le courage. Il doit savoir plus que d'autres qu'il faut tenir sa parole. J'aimerais que Manuel Valls, en tant que responsable du Parti socialiste, leur ordonne de respecter leur engagement. Les jeunes militants sont consternés.

Et au sommet de l'Etat, pendant ce temps-là ? On ne se prononce pas officiellement. "Le projet de loi sera prochainement présenté en Conseil des ministres", dans les "prochaines semaines", avance un laconique Jean-Marc Ayrault mais rien sur la mise en application.

L'Elysée n'a pas "validé formellement" l'annonce de Manuel Valls auprès du Figaro, comme pour se laisser une possibilité d'ajustement. A l'inverse, selon les informations du Parisien de ce 16 février, le gouvernement a bien transmis la semaine dernière son projet de loi sur le non-cumul au Conseil d'Etat. Un texte dans lequel le non-cumul ne s'appliquerait qu'à partir du 31 décembre 2016.

Jean-Marc Ayrault avait promis la fin du cumul des mandats dès 2014, dans son discours de politique générale prononcé en juillet 2012 dans la foulée de sa nomination à Matignon. Le 48e engagement de François Hollande durant la campagne ne précisait quant à lui aucun calendrier.

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