Pour le député UMP Hervé Mariton, cité par le Figaro magazine de ce vendredi 14 février dans un article intitulé "la Khmère rose", Najat Vallaud-Belkacem est "une viêt minh souriante" . Des propos dénoncés par Laurence Rossignol, sénatrice et porte-parole du PS, qui les a qualifiés de "sexistes" et "racistes".
Interrogé par le Lab lors du point presse hebdomadaire du conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement a d’abord jugé ces qualificatifs "insignifiants". Un adjectif qu’elle accole également à l’hebdomadaire du Figaro :
"Tout ce qui est excessif est insignifiant. C’est ce que m’inspire souvent ce magazine.
"
Et NVB de poursuivre, critiquant la ligne éditoriale du magazine et l'enjoignant à "revenir à ses sujets de prédilections" :
"Vivement que le Figaro magazine revienne à ses sujets de prédilection : où acheter son champagne ? Où acheter son caviar ? Où aller skier ?
"
"C’est totalement incongru", ajoute-t-elle, précisant que son commentaire aurait été le même si le magazine s’en était pris de la même manière à toute autre personnalité politique.
Quelques heures après, Bruno Le Roux, le patron du groupe PS à l'Assemblée, a diffusé un communiqué à ce sujet, estimant qu'il s'agissait d'un propos "colonialiste et misogyne" et d'une "parole indigne d'un responsable public". Il tire également sur le traitement journalistique du Figaro :
"La conclusion grossière et pathétique qu’en tire Le Figaro Magazineest de titrer son article "La Khmère rose", ajoutant aux relents colonialistes, la référence à un mouvement qui a causé la mort de millions de Cambodgiens.
60 ans après Dien Bien Phu, le débat public et notre mémoire collective méritent mieux que ces propos outranciers et blessants.
"
Hervé Mariton s'est quant à lui défendu sur Twitter de tout "colonialisme" ou "misogynie" en expliquant que "Viêt-Minh" est un "qualificatif politique" et que "souriante" peut-être attribué aussi bien à un homme qu'à une femme :
"Viêt-Minh" est un qualificatif politique. Idéologie et sourire peuvent être masculin sauf #Stéréotype@leLab_E1@Le_Figaro — Hervé Mariton (@HerveMariton) February 14, 2014
Sébastien Tronche, avec Thibaut Pézerat