EQUILIBRISME - Quand la classe politique n’appelle pas, comme en ce moment, à l’union nationale, elle demande un "gouvernement resserré". Même une partie de la majorité socialiste a, un temps, revendiqué une telle méthode de gouvernance.
Mais, pour Alain Juppé, le "gouvernement resserré" idéal relève du fantasme, du mythe. Invité ce lundi 29 avril de la matinale de France Inter, l’ancien Premier ministre a partagé son expérience pour démontrer la difficulté de former un gouvernement restreint :
Les lieux de pouvoirs sont assez concentrés. On rêve, j’en avais moi-même rêvé, je fais mon autocritique, de gouvernement resserré, de quinze personnes, qui ferait vraiment avancer les choses sans l’alourdissement de ces "n" secrétaires d’état ou ministres délégués qui ne servent à rien.
Et le maire de Bordeaux d’ajouter le pourquoi du comment de cette impossibilité à constituer, pour un Premier ministre, une telle équipe gouvernementale : le respect des équilibres.
Et puis on ne le fait pas, parce qu’il y a des équilibres géographiques à respecter, parce qu’il y a des équilibres politiques à respecter. C’est ça aussi la vie.
Car, oui, comme il l’a affirmé, Alain Juppé en a rêvé. Surtout pour éviter d’avoir à faire à des "ministres qui ne servent à rien".
Ce qu’il raconte à l’aide d’une anecdote aérienne :
Il y a des ministères qui ne servent strictement à rien. D’ailleurs, on croise souvent dans les avions des personnes dont on vous dit qu’elles sont ministres et qu’on découvre tout d’un coup.