Qui veut un remaniement suite aux soubresauts provoqués par l’affaire Cahuzac et les révélations d’un compte offshore de l’ancien trésorier de la campagne présidentielle de François Hollande ?
Sans surprise, l’UMP, par la voix de Jean-François Copé, milite pour un remaniement "urgent" du gouvernement et un changement de Premier ministre.
Plus surprenant, l’idée fait également son chemin… au sein de la majorité. Et notamment des députés socialistes, inquiets de la tournure récente des événements et qui estiment, en off, qu’il y a "le feu au lac".
Invité d’i>Télé, ce jeudi 4 avril, Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, a émis cette hypothèse, estimant qu’un gouvernement resserré "serait mieux encore". Une prise de position effectuée avec moult pincettes :
Je ne sais pas s’il faut un remaniement. C’est de la responsabilité du président de la République.
Nous avons des textes importants devant nous sur l’emploi, sur l’organisation des territoires.
Je sais que la majorité et le gouvernement doivent apparaitre comme une équipe de combat contre le chômage, de combat contre la crise.
Si nous étions peut-être plus resserrés, je parlais de Pâques il y a quelques mois, peut-être que cela serait mieux encore.
Le député de Seine-Saint-Denis ajoute, remettant les responsabilités à leur place :
Je laisse au président de la République la maitrise du temps. Il montre une maitrise forte de ce qui est le temps de notre pays.
Parallèlement, Matthias Fekl, député PS du Lot-et-Garonne mais aussi secrétaire national du Parti socialiste chargé des institutions, s’exprime, ce jeudi, dans le Figaro, dans un article intitulé "Au gouvernement, l’hypothèse d’un remaniement rapide gagne encore du terrain".
Et ce magistrat, professeur de droit public, d’utiliser les mêmes éléments de langage : "gouvernement resserré", "gouvernement de combat".
A ceci près qu'il plaide, plus ouvertement que le patron des députés PS, pour un remaniement imminent :
Il faut un gouvernement plus resserré, diviser par deux le nombre de ministres.
Et d’ajouter :
Nous avons besoin d’un gouvernement de combat.
Le 2 avril, Le Figaro s’interrogeait déjà en une sur l'hypothèse d'un remaniement prochain au gouvernement. Parmi les indices du quotidien, des paroles de François Hollande rapportées par un "ténor socialiste". Les ministres Michel Sapin ou Najat Vallaud-Belkacem s'étaient alors contentés de commenter l'hypothèse du remaniement sur l'air de la "rumeur" et de la moquerie.