AVORTEMENT - Anne Hidalgo prend position sur les affaires espagnoles. Native d’ Andalousie, la prétendante socialiste à la mairie de Paris en mars 2014 était l’invitée d’une radio espagnole, Cadena Ser. L’occasion pour elle de se positionner sur les projets du gouvernement espagnol limitant le droit à l'avortement.
"Cette loi, c’est un retour en arrière", regrette l’élue parisienne sur les ondes ibériques. Une régression inacceptable pour Anne Hidalgo :
Ces dernières années, l’Espagne a été un pays en avance sur les questions de droits de l’homme, pour les droits comme pour le mariage homosexuel, sur l’avortement. Et aujourd’hui, il y a un retour en arrière. Cela n’est pas possible.
Et la candidate investie par le PS d’enjoindre les femmes du Parti populaire (la droite espagnole) à ne pas se taire sur ce sujet :
Ce que je dis aux femmes du Parti populaire : faites attention, ce qui se passe est très grave pour toutes les femmes espagnoles et elles ont un rôle important à jouer sur ces questions.
Sur ces sujets de société, Anne Hidalgo salue les politiques français qui, selon elle, ont toujours su trouver un consensus. "En France, la loi sur l’avortement est une loi de 1965 faite par la droite mais avec l’appui de la gauche", rappelle-t-elle.
Elle ajoute, critiquant notamment le Front national et les IVG "de confort" dénoncées par Louis Aliot :
Chaque fois que certains groupes plus extrêmes ont voulu revenir sur cette loi sur l’avortement, il y a toujours eu un consensus républicain. Un consensus entre la droite et la gauche pour dire qu’on ne pouvait pas faire machine arrière concernant les droits des femmes.
Le 21 décembre, c’est Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement et ministre des droits des femmes qui regrettait cette loi en passe d’être adoptée de l’autre côté des Pyrénées.
Dans un projet de loi limitant fortement l'avortement, l'Espagne a annulé sa loi de 2010 qui autorisait l'interruption volontaire de grossesse jusqu'à quatorze semaine et jusqu'à vingt-deux semaines en cas de malformation du foetus. Le pays revient alors à une législation datant de 1985.
Si le texte est approuvé par le Parlement, l'avortement ne sera plus un droit et ne sera autorisé qu'à deux conditions : il faudra qu'il soit jugé "nécessaire en raison d'un grave danger pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme" ou alors que la grossesse soit le fait d'un viol, et uniquement si la victime a porté plainte pour ce viol.