Quand Eva Joly invente le hashtag #lagaucheenlarmes

Publié à 13h40, le 12 février 2013 , Modifié à 13h51, le 12 février 2013

Quand Eva Joly invente le hashtag #lagaucheenlarmes
(Reuters)

C’est par un tweet au hashtag évocateur - #lagaucheenlarmes - qu’Eva Joly a fait part de son désarroi après les affrontements entre les forces de l’ordre aux salariés de plusieurs entreprises touchées par des plans sociaux, mardi 12 février. 

La députée européenne exprime sa "tristesse" au nom de la gauche toute entière:  

Manifestation des #GoodYear : ça fait mal de voir un gouvernement de gauche utiliser des lacrymogènes sur des ouvriers #lagaucheenlarmes

— Eva Joly (@EvaJoly) 12 février 2013

Ce mardi, 750 salariés de Goodyear Amiens menacés de licenciement se sont rendus devant le siège de la société, à Reuil-Malmaison, afin de crier leur colère et de dénoncer les licenciements boursiers que François Hollande avait promis de combattre. 

Face à eux, un millier de policiers dépéchés sur les lieux pour protéger le bâtiment administratif, où se tenait un comité central d’entreprise exceptionnel. Certains manifestants ont lancés des oeufs et des fumigènes sur les forces de l’ordre qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes. 

Une réponse qui semble disproportionnée à Eva Joly, surtout de la part d’un gouvernement de gauche. Avec ce tweet, l'élue vise aussi implicitement le ministre de l’Intérieur Manuel Valls. Le 5 février, celui-ci s’était d'ailleurs inquiété des “risques d’implosion ou explosion sociale” dans le pays. 

Quelques jours plus tard, sur Europe 1, le ministre de l’Intérieur est allé plus loin en mettant directement en garde les manifestants:

Il n'y a pas de place pour la violence, et je lance évidemment un avertissement.

La police, elle fait son travail, mais on ne peut pas admettre qu'on cherche à casser l'outil de travail, à briser des mobiliers urbains, qu'on s'attaque à des édifices publics, qu'on lance des boulons sur des policiers.

Des propos qui n’ont sûrement pas beaucoup plu à Eva Joly, qui avait estimé en décembre que Manuel Valls faisait “du mal à la gauche”. 

Dans une interview accordée au Monde le 9 février, Eva Joly avait déjà souligné les difficultés des écologistes à être au gouvernement et exprimait ses doutes sur le cap fixé par l'exécutif. 

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