Nous sommes en 1986, et c'est un scénario de cinéma que l'on découvre, près de 30 ans plus tard. François Mitterrand, ses équipes de l'Elysée ainsi qu'un journaliste de l'AFP partent alors d'Indonésie, en avion, pour se rendre au Koweït.
Un voyage perturbé, chahuté, menacé. Comme le révèle aujourd'hui le correspondant de l'agence de presse à l'Elysée de l'époque, dans le documentaire "Histoire de voyages présidentiels", diffusé lundi 10 juin sur France 3, l'AFP a, à l'époque, fait circuler une fausse information. Afin d'éviter une attaque iranienne.
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Le journaliste, Michel Martin-Roland, raconte :
Hubert Védrine qui, était le porte-parole de l'Elysée, vient me voir, m'emmène dans le fond de l'avion, dans le placard à balais littéralement, et me dit 'Michel, on a un problème, on a besoin de toi'.
Je me demandais bien pourquoi. Et il me dit 'voilà, c'est totalement confidentiel, on a des informations de la DGSE, selon lesquelles les iraniens ont placé des rampes de lancement de missiles en direction du Koweit'.
Et on est inquiet pour la sécurité du Concorde. On voudrait que tu rédiges une dépêche, une fausse dépêche, pour créer un brouillard..
Confirmation immédiate d'Hubert Védrine. Le conseiller de François Mitterrand de l'époque, devenu depuis ministre des Affaires étrangères, confirme la version du journaliste :
J'ai fait courir le bruit qui est resté jusqu'au lendemain, qu'il (François Mitterrand, NDLR) allait rencontrer X et Y, bon, tout ça... Donc des faux bruits sur le départ.
Le journaliste de l'AFP poursuit: oui, il a bien "bidonné" une dépêche afin de sauver la flotte présidentielle des missiles iraniens :
J'invente, je modifie l'heure d'arrivée au Koweit, je prolonge la visite, enfin j'improvise totalement, je bidonne. On s'est posés au Koweït sans encombre.
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