Pays-Bas, nazis, années trente et mai 1940: le point godwin de la députée EELV Isabelle Attard à l’Assemblée

Publié à 17h02, le 11 juin 2013 , Modifié à 17h04, le 11 juin 2013

Pays-Bas, nazis, années trente et mai 1940: le point godwin de la députée EELV Isabelle Attard à l’Assemblée
Capture d'écran - question posée par Isabelle Attard, mardi 11 juin

La députée EELV du Calvados Isabelle Attard, déjà croisée sur le Lab lorsque, en mars 2013, elle annonçait porter plainte après avoir trouvé une affiche de la Manif pour tous placardée sur sa barrière, a convoqué nazis, juifs, et système de recensement religieux, ce mardi 11 juin, dans l’hémicycle de l’Assemblée, alors qu’elle interrogeait la ministre déléguée chargée du numérique, Fleur Pellerin, sur la protection des données personnelles.

Soit une sortie qui correspond à 3000% à la définition du Point Godwin, cette propension qu’ont les échanges, sur internet, à comporter une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler – l’article Wikipédia sur le sujet est très bien construit.

>> Voici la vidéo de cette question:

>> Reprenons au ralenti, à l’aide du script de la question

Temps 1: la députée interroge Fleur Pellerin sur un projet de règlement actuellement examiné par le Parlement européen

Jusque là, tout va bien. Isabelle Attard évoque un projet de règlement européen, retoqué par les ministres de la Justice européens, jeudi 6 juin, à Luxembourg, et prie Fleur Pellerin de détailler la position française sur le sujet.

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Un projet de règlement européen sur la protection des données personnelles est actuellement débattu au Parlement européen.

Il vise à mieux protéger les citoyens face aux nouveaux dangers de la dissémination de leurs données personnelles. [...]

Il existe [...] un risque sérieux que ce projet de règlement soit vidé de son sens.

Les données de Facebook permettent déjà de déterminer des affinités politiques, ou l’orientation sexuelle, même lorsqu’elles ne sont jamais affichées...

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Temps 2: une petite dose d’actualité

Quoi de mieux que d’invoquer un événement d’actu pour justifier la pertinence d’une inquiétude ? Le dossier PRISM, soient les écoutes et interceptions non déclarées opérées par les Etats-Unis, y compris sur des échanges d’internautes étrangers, révélées par le Guardian et le Washington Post, fournit une matière en or à la députée EELV du Calvados.

Ca se passe comme ça :

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Jeudi dernier, le lanceur d’alerte Edouard Snowden, ancien de la CIA et de la National Security Agency, a révélé au Guardian l’existence du programme PRISM. Ce programme permet au gouvernement américain d’accéder aux données des serveurs des géants de l’informatique. Google, Facebook et d’autres, fourniraient sur simple demande tous les renseignements personnels, mails, ou photos des internautes non américains.

La réponse de ses entreprises est que seuls ceux qui ont quelque chose à cacher devraient être inquiets. »

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Temps 3 : et là, arrive le Godwin, soit la comparaison avec les nazis…

Interrogation politqiue, accroche d’actu … mais également référence au passé. Pour bien alerter du danger qu’il y aurait à ne pas se mobiliser pour la protection des données perso, Isabelle Attard va convoquer le passé. Et plus précisément … les années 30. Plus précisément encore, au Pays-Bas.

Voilà la comparaison que lance la parlementaire écolo :

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Dans les années 30, les Pays-Bas ont organisé avec un système IBM un recensement religieux de leur population pour déterminer le financement des cultes.

Lors de l’invasion des Pays-Bas en mai 1940, ce fichier a permis aux nazis d’éliminer les juifs, très rapidement.

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Conclusion de la députée:

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Ceci démontre bien qu’une base de données personnelles de toute la population européenne peut avoir des usages infiniment plus inquiétant que ne le dise leurs promoteurs.

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Dans sa réponse, Fleur Pellerin a prudemment choisi de rester sur le terrain contemporain.

Du rab sur le Lab

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