Ça bouge chez Arnaud Montebourg. Un arrêté du 1er août paru ce samedi 24 août au Journal Officiel annonce plusieurs départs et arrivées au cabinet du ministre du Redressement productif. Dont l'arrivée, à compter du 1er septembre, de Mathieu Plane, économiste à l'Office français des conjonctures économiques (OFCE) qui devient son conseiller économique.
Or, Mathieu Plane a accordé en juin un entretien à L'Opinion au cours duquel il développe son scepticisme concernant la promesse de François Hollande d'inverser la courbe du chômage à la fin de l'année 2013.
"Aujourd’hui, il n’y a aucune marge", estimait le futur conseiller d'Arnaud Montebourg, jugeant que le chef de l'État était "pris en tenaille". Et ce n'est pas la boîte à outils de François Hollande qui va suffire. Les emplois aidés ? "Utile pour limiter la casse", estime Mathieu Plane. Le crédit emploi compétitivité emploi ? Ses "effets se feront surtout sentir en 2014". "Pour faire vraiment baisser [le chômage], il faudrait des objectifs plus ambitieux, mais cela semble difficile dans le cadre budgétaire pour 2013", assurait l'économiste fin juin, cette fois-ci, dans les colonnes du Monde .
Son raisonnement est très simple : pour faire baisser le chômage, il faut de la croissance. Or, selon les calculs de l'OFCE, la croissance sera insuffisante en 2013 pour que l'exécutif socialiste honore sa promesse. "Impossible" estimait-il en octobre 2012, interrogé par Le Nouvel Observateur.
Comme l'économiste l'a aussi dit à 20 Minutes , Libération TF1.fr , et sur RTL : "politiquement, c’est très risqué de persister dans son engagement d’inverser la courbe du chômage".
[Mise à jour 18H30] Cité par l'AFP, l'entourage d'Arnaud Montebourg tient à préciser que le ministre aime s'entourer de gens qui ne pensent pas comme lui et que "à partir du moment où il sera membre du cabinet, Mathieu Plane ne commentera plus la politique économique du gouvernement".