Quand Vallaud-Belkacem, Filippetti et Vidalies défendaient la gestation pour autrui encadrée

Publié à 15h00, le 17 janvier 2013 , Modifié à 15h07, le 17 janvier 2013

Quand Vallaud-Belkacem, Filippetti et Vidalies défendaient la gestation pour autrui encadrée
Aurélie Filippetti, Najat Vallaud-Belkacem et Alain Vidalies (montage via Maxppp et Reuters)

Fermement opposé à la gestation pour autrui, le gouvernement ne veut pas râter sa communication sur le sujet : pas question d'ouvrir le moindre début de porte à l'hypothèse de la GPA. La pratique des mères porteuses est interdite en France et le restera.

 

Les ministres multiplient donc les déclarations claires et nettes sur le sujet. Ainsi d'Alain Vidalies ["Il n'est pas question d'aller sur le terrain de la GPA"], de Dominique Bertinotti ["François Hollande est on ne peut plus clair sur le maintien de l'interdiction de la GPA"] ou de Marisol Touraine :

Là-dessus nous avons toujours été extrêmement clair et je le redis : nous ne sommes pas favorables [à la GPA], c’est la marchandisation pure et simple du corps de la femme, on ne loue pas le ventre d’une femme pour faire un bébé, c’est une limite qui doit être rappelée fermement.

Aucun membre du gouvernement ne contredit cette posture.

Et pourtant.

Le Parti socialiste n'a pas toujours été unanime sur le sujet. Lors des débats sur les lois bioéthiques de décembre 2010, les avis étaient partagés. Certains - désormais ministres - ont pris position pour une gestation pour autrui bien encadrée.

Une tribune dans Le Monde, datée du 13 décembre 2010, porte trace de ces opinions. Tribune qui ressort ces derniers jours sur les réseaux, notamment par le biais de @abbegrosjean, désormais porte-parole en ligne des anti-mariage homo :

Derrière Elisabeth Badinter, on trouve en effet la signature de Najat Vallaud-Belkacem, Alain Vidalies et Aurélie Filippetti. La tribune explique que la meilleure solution pour éviter "la marchandisation des enfants et l'instrumentalisation des corps" n'est pas d'interdire la GPA mais de l'encadrer :

Sans encadrement, les droits de tous ceux dont le corps peut être source de profit sont en danger. C'est la raison pour laquelle nous proposons de fixer le cadre qui permettra aux femmes de porter un enfant pour d'autres parents sans voir leurs droits menacés.

Najat Vallaud-Belkacem, alors secrétaire nationale du PS, rédige également une note le 16 décembre 2010 pour le think tank proche du PS, Terra Nova. Elle y explique :

La GPA peut être régulée pour ne relever que de l’éthique du don. De nombreux exemples étrangers en attestent, par exemple le Royaume Uni. C’est pour ces raisons que nous avons proposé, avec Bertrand Monthubert, la légalisation de la GPA  dans un récent rapport interne au PS sur la révision des lois bioéthiques.

Le PS vient de se prononcer contre la légalisation, et je respecte bien évidemment cette décision collective, prise à l’issue d’un débat de haute tenue de notre bureau national.

De fait, l'opposition du PS  à la gestation pour autrui n'a pas changé depuis 2010 et François Hollande l'a affirmé à plusieurs reprises durant sa campagne : il ne reviendra pas sur son interdiction.

La remontée de ces archives n'est cependant pas aisée à gérer pour les ministres concernés. Le seul fait d'aborder cette question pourrait brouiller le message du gouvernement. On ne saura donc pas si les ministres croient toujours en la GPA encadrée ou s'ils se sont laissés convaincre.

L'entourage de Najat Vallaud-Belkacem explique ainsi au Lab que la ministre ne souhaite pas commenter cette prise de position passée:

Le gouvernement a une position très claire sur le sujet, la GPA ne se fera pas. C'est ça qu'il faut retenir.

La ministre n'a pas oublié ses positions passées (...) Tout ce qui nous intéresse c'est d'être le plus clair possible pour les Français.

Contactés à plusieurs reprises, l'entourage d'Alain Vidalies et d'Aurélie Filippetti n'ont quant à eux pas encore répondu à nos sollicitations.

Du rab sur le Lab

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