"Il faut que ces instances me répondent". Valérie Fourneyron condamne ce mardi 18 juin les propos de Jean-Pierre Louvel, le président de l’Union des clubs professionnels de football (UCPF) et également président du club du Havre, sur les "quotas tacites" dans le football. Et la ministre des Sports demande des comptes aux instances nationales du foot français.
"Le quota tacite existe. Le nier serait absurde" indiquait le patron du puissant syndicat, à un journaliste de RMC dans le livre Racaille Football Club. Invité à expliciter ses propos par Mediapart, dans un article mis en ligne lundi 17 juin Jean-Pierre Louvel déclare :
Je ne vois pas où est le problème. Si vous avez 60 %, voire 80 %, de joueurs d'origine africaine dans un club, ce n'est pas un mal en soi, mais cela signifie mettre à l'écart des gens qui ne sont pas de leur culture. La vie sociale du club n'est plus la même.[...]
Il y a par exemple des joueurs qui viennent de tribus dominantes et, du coup, ce sont toujours eux qui décident et pas les autres.
Et ce haut dirigeant du football français d'assurer que "le ramadan, c'est un problème pour toutes les équipes de haut niveau".
Interrogée ce mardi, toujours par Mediapart, la ministre des Sports désapprouve fermement ces affirmations :
Ce sont des propos d’un autre âge.
Je demande à la Ligue de football professionnel et à la Fédération française de football de me communiquer les conclusions qu’elles tirent de ses propos qui tombent sans ambiguïté sous le coup de la loi.
Il faut que ces instances me répondent.
Jean-Pierre Louvel a été confirmé lundi dans ses fonctions de président de l'UCPF, le syndicat des clubs de football professionnels. Et ce, malgré une autre affaire : un incident avec un préleveur lors d'un contrôle antidopage qui lui vaut une suspension de six mois.
Le président du club du Havre s'est également récemment illustré en critiquant la taxe à 75% des revenus supérieurs à un million d'euros, un impôt "illusoire" selon lui.