La justice a tranché. La BD ne "porte pas atteinte à l'intimité de la vie privée". Et, de toute façon, elle l'a déjà médiatisée elle même "depuis quatre ans". Alors, l'ancienne garde des Sceaux Rachida Dati, qui réclamait l'interdiction de publication d'une bande dessinée, à paraître jeudi, la mettant en scène ainsi que sa fille Zohra, 4 ans, a été déboutée mercredi de l'ensemble de ses demandes, selon l'avocat de la société d'édition 12 bis, interrogé par Le Lab.
La maire du 7e arrondissement ne touchera pas non plus un centime de dommages et intérêts alors qu'elle demandait 50.000 euros pour elle et 50.000 euros pour sa fille "sur un compte spécial jusqu'à sa majorité".
Le président du TGI de Versailles Patrick Henry-Bonniot, qui présidait l'audience, a estimé, cité par l'AFP, que cet ouvrage "ne porte pas atteinte à l'intimité de la vie privée" de l'ex-ministre de la Justice et de sa fille "alors que la médiatisation par Madame Dati de la parentalité de sa fille a accompagné sa vie politique depuis quatre ans". La BD va bien sortir en librairies ce jeudi 25 avril.
Le juge des référés de Versailles (Yvelines) a donc débouté Rachida Dati "pour elle-même et es qualité de représentante légale de sa fille mineure, de ses demandes d'interdiction de la publication, d'encart et de demandes d'indemnité". Et il a estimé que la BD "Aux noms des pères""ne dépasse pas les lois de la satire politique".
La bande dessinée, se présente comme humoristique, fait clairement référence à Rachida Dati, ainsi qu'à sa fille Zohra et met notamment en scène l'ancien président Nicolas Sarkozy et le PDG du groupe de casinos et d'hôtels de luxe Lucien Barrière, Dominique Desseigne, qui a fait l'objet d'une assignation en reconnaissance de paternité de Zohra Dati, qu'il conteste.
Voici un extrait de la 4e de couverture :
S'appuyant sur une enquête rondement menée par un mystérieux détective qui cherche à découvrir l'identité du père de sa fille Zohra, les auteurs revisitent avec humour l'incroyable parcours de cette icône de la diversité qui rêve de sommets et est prête à tout pour les atteindre.
L'assignation, que Le Lab s'est procurée, et qui comporte notamment un extrait de l'acte de naissance de sa fille, estimait que les situations présentées relèvent de la vie privée de Rachida Dati, et qu'elles sont constamment "désavantageuses, voire humilitantes ou dégradantes".
Le Lab a également pu voir quelques extraits du livre. Les dessins présentant Rachida Dati sont en effet peu flatteurs.