Dati fustige la circulaire de Valls qui "fait le lit de la criminalité organisée"

Publié à 10h07, le 30 novembre 2012 , Modifié à 12h31, le 30 novembre 2012

Dati fustige la circulaire de Valls qui "fait le lit de la criminalité organisée"
Rachida Dati sur BFMTV le 30 novembre 2012 (images BFMTV)

"Fraude", "criminalité organisée","passeurs" ... Voilà comment Rachida Dati accueille la circulaire de Manuel Valls concernant la régularisation des sans-papiers. En oubliant que certains sont dans la lignée de ceux mis en place par son gouvernement.

Invitée de BFMTV, la maire du 7e arrondissement de Paris a dénoncé une circulaire "visant à faire monter le Front national". Bien que le texte précise qu'il n'y aura pas d'augmentation du nombre de régularisations [il restera dans la moyenne des dernières années, soit environ 30.000 par an], Rachida Dati assure qu'il s'agit d'une "politique de régularisation massive".

Elle ajoute que ces critères d'accès au séjour "sont une injure faite à tous ces immigrés qui ont respecté la loi pour venir en France, qui respecte le parcours d'intégration" :

C’est une injure que de dire : "Vous avez fraudé, on vous donne des papiers."

Rachida Dati n'en démord pas : elle voit dans chaque critère de régularisation une "prime à la fraude".

> Concernant la carte de séjour "vie privée et familiale" des parents d'enfants scolarisés, les familles doivent justifier d’une présence sur le territoire d’au moins cinq ans et avoir un enfant scolarisé pendant au moins trois ans. Conclusions de Rachida Dati :

C’est la prime à la fraude ! En clair : "Venez, planquez-vous pendant cinq ans, faites des enfants, mettez les à l’école et vous aurez des papiers."

> Concernant la régularisation des mineurs devenus majeurs, les jeunes de 18 ans recevront un titre de séjour s'ils peuvent prouver deux années de scolarité assidue en France. Conclusions de Rachida Dati :

Ca incite les mineurs à risquer leur vie, on fait le lit de la criminalité organisée, des passeurs ! Les mineurs quand ils entendent ça ils se disent : "On a une chance d’avoir des papiers". C’est grave !

> Concernant la régularisation au titre du travail plusieurs années après l'arrivée en France, il faut une ancienneté de travail de 8 mois sur les deux dernières années ou une ancienneté de travail de 30 mois sur les cinq dernières années pour demander un titre de séjour. Conclusions de Rachida Dati :

Puisqu’il n'a pas de papier, comment peut-il avoir un travail ? Donc on va favoriser ceux qui emploient au noir et qui sont des esclavagistes ! C’est un truc qui est impossible. C’est possible si l’employeur donne un faux contrat de travail, on incite les employeurs à être en infraction.

Notons que, si les difficultés de régularisation des travailleurs sans-papiers est un problème soulevé depuis longtemps, l'accès au séjour par le travail est loin d'être nouveau.

La loi sur l'immigration de 2007, votée par le gouvernement dont Rachida Dati était membre, a introduit une possibilité de régularisation par le travail dans les secteurs dits "en tension", une liste des métiers qui a disparu dans la circulaire Valls.

S'y sont ajoutées des circulaires pour permettre une régulation après un certain temps travaillé en France. En novembre 2009 par exemple, la circulaire dite "Besson" a ouvert la porte à un titre de séjour après cinq ans de présence et au moins un an chez le même employeur. Le texte de Valls s'en différencie uniquement parce qu'il permet au sans-papier de présenter plusieurs contrats provenant de plusieurs employeurs.

Selon le rapport de décembre 2011 sur les orientations de la politique de l'immigration et de l'intégration, près de 50.000 personnes au total ont été régularisées entre 2007 et 2010 au motif du salariat (un chiffre qui ne compte pas les emplois saisonnier ou temporaires, les scientifiques ou encore les artistes).

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