La droite s'était jusqu'ici montrée discrète sur le sujet. Dans un court billet de blog ce 20 janvier, François Fillon estime que modifier la loi Veil de 1975 sur l'interruption volontaire de grossesse représente une "faute morale et politique".
Voilà ce que l'ancien Premier ministre écrit :
En choisissant de réécrire la loi de 1975 sur l’IVG, le gouvernement fait une faute morale et politique.
Faute morale car il risque de "banaliser" l’avortement qui, selon les termes de Simone Veil, devait rester "l’exception".
Faute politique, car il prend le risque de diviser, une fois encore, les Français.
Un amendementau projet de loi sur l'égalité entre les femmes et les hommes, dont la discussion à l'Assemblée débute ce 20 janvier, et soutenu par le gouvernement, préconise de retirer la notion de "détresse" dans le code de la santé publique. Une femme enceinte qui voudra avorter pourra le faire car "elle ne veut pas poursuivre une grossesse" et non parce qu'elle est "en situation de détresse".
Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes porteuse de la loi, a expliqué ce 20 janvier dans le Talk Orange-Le Figaro que cette notion de "détresse"était "obsolète" et qu'il s'agissait simplement de "mettre en conformité le droit avec la réalité" :
Depuis 1975 cette notion est devenue obsolète. On ne va pas vérifier si la femme est en situation de détresse. Cela ne fait pas de l'IVG un mode de contraception ou une IVG de confort !
La ministre insiste également sur le fait qu'il s'agit de faire du droit à l'avortement "un droit à part entière".
Les opposants comme François Fillon estiment à l'inverse que cette réécriture de la loi Veil va "banaliser" l'interruption volontaire de grossesse. D'autres députés UMP, qui s'étaient fait remarquer pour leur opposition au mariage homosexuel au sein du parti, sont allés plus loin en déposant un amendement pour dérembourser les IVG en cas de réécriture.
D'autres enfin, comme Jean-Louis Borloo ou Bruno Le Maire, ont simplement regretté que cet amendement ne "rouvre les divisions" sans parler de "banalisation" de l'acte.