COULEUVRE - L'accord UDI-LR n'a pas ravi tout le monde au parti Les Républicains. Pire, il a forcé Jean-Christophe Lagarde à un *léger* revirement à propos de Laurent Wauquiez en Rhône-Alpes-Auvergne. Mais, avaler des couleuvres marche dans les deux sens.
Il y a un peu plus d'un an, en mai 2014, alors que l'UMP connaît une crise de leadership, Laurent Wauquiez répond à une interview du Parisien . Dans celle-ci, il évoque la proposition d'Alain Juppé de se rapprocher du centre (UDI et Modem) dans le but de former des alliances. Et la réponse de Laurent Wauquiez est claire : c'est une "profonde erreur". Il dit :
"Cette idée proposée par Alain Juppé et d'autres est une profonde erreur. On ne répond pas à la crise d'un pays par une combine d'appareil politicien.
"
Puis, le député de Haute-Loire développe son propos et explique les raisons de cette analyse. Il dit :
"Un, cela donne le sentiment que notre seule obsession est de faire barrage au FN au lieu de répondre à la crise du pays. Deux, on sort les calculettes, on additionne les scores des partis... c'est vraiment de la petite politique. Trois, les Français attendent une UMP qui ait le courage de ses convictions, et pas une droite qui se perd dans des propos mous. Cela signerait une démission idéologique de la droite face au politiquement correct.
"
Un an plus tard donc, le 24 juin, il affirme à France 3 qu'il a "gagné son pari : rassembler". Et Laurent Wauquiez d'ajouter :
"Avoir l'UDI comme partenaire, c'est l'aboutissement de plusieurs mois de travail sur le terrain.
"
Le député LR a donc changé d'avis, comme le soulignait la veille Jean-Christophe Lagarde sur iTélé. Reste que les raisons qu'il invoquait en 2014 pour refuser cette alliance sont encore valables aujourd'hui, malgré la naissance de Les Républicains à la place de l'UMP.
Contacté par Le Lab, l'entourage du secrétaire général de Les Républicains explique simplement que Laurent Wauquiez n'a pas modifié d'un iota sa ligne :
"Laurent Wauquiez estime toujours que Les Républicains doivent assumer une ligne de droite. Il y a une différence entre la ligne politique globale du parti et des alliances pour les régionales.
"
[BONUS TRACK] Ni-ni pour tout le monde
C'est une nuance qu'a relevée le journaliste de Marianne, Thibaut Pézerat. En signant cet accord, l'UDI s'est engagé à respecter la règle du "ni-ni" au deuxième tour au cas où les candidats UDI-LR arriveraient derrière le PS et le FN au premier tour.
Personne n'a relevé mais mine de rien Sarkozy a forcé l'UDI à se ranger au "ni-ni" aux régionales: maintien partout http://t.co/edRO7ic4xj
— Thibaut Pézerat ✌️ (@ThibPez) June 24, 2015Une légère contradiction lorsque l'on se souvient des débats durant les départementales de mars 2015 où Jean-Christophe Lagarde avait appelé à "faire barrage à l'extrême droite" au second tour.