Ils y voient forcément ce qu'ils dénoncent depuis des mois. Le 5 novembre, Marine Le Pen et Florian Philippot ont raillé sur Twitter les "négociations entamées" entre Les Républicains et le Parti socialiste (et contre le FN donc) pour l'élection régionale en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine où Florian Philippot sera candidat FN.
Selon 2 ministres, UMP et PS se parlent dans l'Est pour le 2nd tour. MM.Masseret et Richert on ment aux électeurs ? https://t.co/aUbBDBJegi
— Florian Philippot (@f_philippot) November 5, 2015
Voilà l'UMPS en marche : en #ACAL comme en #NPDCP, les négociations sont entamées. Beurk ! MLP https://t.co/CwZxhJV1bQ
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) November 5, 2015
Mais de quoi s'agit-il ? Les deux membres du FN s'appuient sur un article de l'Opinion du 5 novembre où des ministres sont cités sans que leurs noms ne soient revélés. Selon le quotidien, la question d'un accord dans la région est déjà posée entre les deux candidats LR et PS. Une information confirmée, en off donc, par un ministre qui dit ceci :
"Mon petit doigt me dit que Jean-Pierre Masseret [NDLR : tête de liste PS-PRG] aurait déjà passé un accord avec Philippe Richert [tête de liste LR-UDI-MoDem] pour le second tour.
"
Une affirmation prolongée par un autre ministre, originaire de la région selon l'Opinion, qui ajoute :
"Il existe quelques lignes de passage entre Masseret et la droite. Et c’est vrai que ce n’est pas la droite la plus infréquentable.
"
Si les deux ministres ne sont pas cités, c'est que les conséquences politiques pourraient être fâcheuses pour le gouvernement et appuieraient l'angle d'attaque favori du FN : dénoncer l'UMPS.
Depuis son investiture comme tête de liste FN, Florian Philippot ne cesse de répéter que les deux partis négocient en secret un accord anti-FN. Au point de réclamer, le 25 octobre dernier, une mise au clair de la part des candidats LR. Il disait :
"Il faut que ces candidats, les socialistes mais aussi les candidats Républicains ex-UMP disent la vérité aux électeurs avant le premier tour, parce que sinon c’est une escroquerie.
"
Quant aux ministres anonymes, cela rappelle quelque chose. En septembre dernier, après des propos en off d'un ministre préconisant une fusion de listes en cas de risque de victoire FN dans une région, Jean-Christophe Cambadélis avait demandé à celui-ci de "se nommer" ou de se "la fermer". Voilà un nouvel épisode qui risque de lui déplaire.
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