Faire mine d'hésiter à se présenter aux régionales devient une mode. Après Marine Le Pen qui fait durer un *insoutenable* suspense concernant son éventuelle candidature dans le Nord – Pas-de-Calais-Picardie , c'est au tour de Pierre Laurent de se faire désirer. Sauf que lui, personne ne semble vraiment l'attendre...
Selon le JDD ce samedi 27 juin, le secrétaire national du Parti communiste français doit en effet être tête de liste pour les régionales en Île-de-France. Il avait pourtant annoncé sa non-candidature un mois plus tôt .
Et là, cette information a tout changé : scène de joie à la gauche de la gauche, étreintes formidables, espoir démesuré. Enfin presque... En fait, c'est même tout l'inverse : la candidature de Pierre Laurent irrite plus qu'autre chose. Cité par Le Journal du Dimanche, Liêm Hoang-Ngoc, ancien socialiste et ancien eurodéputé , confirme que Pierre Laurent lui a dit qu'il sera candidat. Sa réponse a été cinglante :
"Je lui ai dit que ce n’était pas une bonne idée. Il est déjà sénateur, il faut des têtes nouvelles, sortir d’une logique d’appareil et aller vers l’élargissement.
"
À côté, Éric Coquerel, qui compte déjà porter les couleurs du Parti de gauche en Île-de-France, ne saute pas non plus au plafond. "Je ne sais pas s’il va concrétiser sa candidature ou pas. Mais je lui ai dit que ce n’était pas une bonne idée", explique au JDD le conseiller régional d’Île-de-France. Il ajoute :
"Il faut que l’on montre que l’on fait de la politique autrement, à un moment où l’on cite Podemos. La meilleure solution ne consiste pas à choisir quelqu’un qui est déjà sénateur.
"
Invitée de Soir 3 sur France 3 le 28 juin au soir, Martine Billard, coprésidente du Parti de gauche, n'est pas plus enthousiaste :
"C'est une surprise puisqu'il avait dit précédemment qu'il n'irait pas. Nous pensons que ce n'est pas une bonne façon d'agir et qu'il faut qu'il y ait une discussion très large. (...) Il faut qu'on arrête dans notre pays à systématiquement vouloir mettre les mêmes, ceux qui ont déjà un autre mandat.
"
Bon… Pas encore officielle, la candidature du Pierre Laurent irrite donc déjà à gauche de la gauche. Ce qui promet une bien bonne campagne sous le signe de l'unité.
[EDIT 28 juin, 9h33]
Malgré tous ces petits mots pleins d'affection à son égard, Pierre Laurent a officialisé sa candidature dimanche 28 juin. Dans les colonnes du Parisien (lien abonné), il explique vouloir faire "converger les forces politiques et citoyennes". Il dit :
"Les communistes m’ont désigné comme leur chef de file car nous estimons possible de construire un projet "l’Île-de-France en commun" à l’image de ce qui s’est fait à Barcelone, avec une liste faisant converger des forces politiques et citoyennes.
"
Si le Parti de gauche fait pour l'heure bande à part, Pierre Laurent souhaite rallier d'autres forces du Front de gauche, comme celle de Clémentine Autain, porte-parole d'Ensemble, troisième force du mouvement :
"Bien plus que cela. Nous proposons cette démarche à l’ensemble du Front de gauche et à toutes les forces disponibles. Nous souhaitons d’ailleurs que la liste soit portée par un duo paritaire avec Clémentine Autain. Cela aurait beaucoup de sens.
"
Bon, pas un mot sur les réticences dans son camp. D'ailleurs, le sénateur promet de démissionner de sa fonction au palais du Luxembourg en cas de victoire. De quoi apaiser *un peu* les critiques sur sa candidature.