Marine Le Pen répète à qui veut l'entendre son optimisme en vue des élections régionales. Le Front national, qui bénéficie de sondages porteurs, peut "gagner quatre à cinq régions", martèle sa présidente. Une perspective qui effraie la classe politique dans son ensemble, et Bruno Le Maire en particulier.
D'après le député LR de l'Eure, candidat non déclaré à la primaire de 2016, une seule de ces régions dans l'escarcelle frontiste serait déjà "une défaite" et "un échec" de sa propre famille politique. Interrogé par LCP en marge des journées parlementaires de Les Républicains à Reims, jeudi 24 septembre, "BLM" explique en effet :
"Le Front national qui dirige une région, je pense que ce serait un échec pour nous Les Républicains, et un échec important.
[...] Personnellement, je le vivrais comme une vraie défaite pour notre famille politique, qu'une des régions de France bascule du côté du Front national, oui.
"
Ni la faute de la gauche, ni réussite du FN, donc. Celui qui aspire à représenter la droite et le centre en 2017 fait ainsi peser sur les siens l'entière responsabilité de cette éventuelle victoire du parti d'extrême droite, qui n'est aujourd'hui à la tête d'aucun exécutif régional. Et celui qui devrait alors assumer cette "défaite" serait forcément Nicolas Sarkozy, patron d'un parti en phase de reconquête et futur adversaire de Bruno Le Maire à la primaire...
Cité par Le Monde, le propos est encore plus clair :
"Si le Front national emporte une région, ce serait un séisme politique et un échec pour nous. Dans ce cas, on ne pourrait pas considérer que ce serait une victoire des Républicains.
"
En creux, ce dernier considère aussi que seul son parti est en mesure de faire barrage aux candidats du Front. Mettant l'accent sur les régions Nord-Pas-de-Calais - Picardie et Paca, où Xavier Bertrand et Christian Estrosi font respectivement face à Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen, il lance donc un appel à la mobilisation, à commencer par lui-même :
"Raison de plus pour nous de mettre toutes nos forces dans cette bataille.[...] C'est bien pour cela que je vais m'engager personnellement dans cette bataille, pour aller soutenir les candidats partout où ils le souhaitent.
Les mieux à même de diriger une région, ce sont les élus de la droite républicaine et du centre.
"
Rendez-vous en décembre, à l'heure des comptes... et du bilan des responsabilités des uns et des autres.
[Edit 25/09 9h44 : ajout citation Le Monde]
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