ZÉRO - Tout comme il y a les bons chasseurs et les mauvais chasseurs, il y a les bons pronostiqueurs politiques et les mauvais pronostiqueurs politiques. Et si Jean-Christophe Cambadélis est plutôt à ranger dans la seconde catégorie, Éric Ciotti, en revanche, fait partie de la première. Car dimanche 13 décembre, le Front national n'a finalement remporté aucune région au second tour des régionales. Et ça, Éric Ciotti l'avait prédit.
Le 2 décembre, le député LR prenait ce "pari risqué" : "Le Front national ne gagnera aucune région dans notre pays". Au soir du premier tour, le parti d'extrême droite était pourtant arrivé en tête dans six régions. Mais tous ses candidats ont une nouvelle fois échoué à transformer l'essai. Et ce quelle que soit la configuration du second tour : duel, triangulaire, quadrangulaire, front républicain ou non...
Cependant, le Front national réalise là son record historique en nombre de voix : plus de 6,4 millions de Français ont voté pour ses candidats. Il totalise également 29% des voix au niveau national, autre record absolu. Au vu de ces scores, le parti va très sensiblement augmenter son nombre de conseillers régionaux élus. Depuis les élections régionales de 2010, ils étaient 111.
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# Marine Le Pen
Plus de 40 % au premier tour, et le PS qui se désiste pour lui barrer la route. La présidente du FN (42,23%) arrive finalement seconde derrière Xavier Bretrand (57,77%), qui sera donc le nouveau président du Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Mais tout cela n'a pas empêché Marine Le Pen de faire un véritable discours de victoire après l'annonce des résultats.
# Marion Maréchal-Le Pen
Avec elle aussi plus de 40% dimanche dernier, la plus jeune des Le Pen pouvait tout espérer. Avec là encore le désistement du candidat de gauche, c'est finalement Christian Estrosi qui sort vainqueur avec 54,78% des voix, contre 45,22% à son adversaire, qui a eu un peu de mal à reconnaître sa défaite devant ses supporters.
# Florian Philippot
En Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, le candidat socialiste Jean-Pierre Masseret avait refusé de retirer sa liste, arrivée troisième au premier tour, malgré de grosses pressions venues de Solférino et de l'exécutif. Cette triangulaire pouvait sembler ouvrir un boulevard au numéro 2 du FN. Mais non.
Le vice-président du parti frontiste (36,08%) échoue à l'emporter dans l'Est. C'est donc Philippe Richert (LR, 48,4%), qui sort premier, devant Jean-Pierre Masseret (15,51%).
# Sophie Montel
La Bourgogne-Franche-Comté était la dernière région véritablement gagnable pour le FN, dans une triangulaire. Mais Sophie Montel, elle aussi, restera aux portes de la présidence de région, avec 32,44%. La socialiste Marie-Guite Dufay est élue avec 34,68% des voix tandis que le centriste (UDI-LR) François Sauvadet est second avec 32,89%.
# Les autres régions
Le FN était également arrivé en tête en Normandie et Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, avec toutefois de très faibles chances de concrétiser au second tour. Dans cette dernière région, c'est Carole Delga (PS) qui l'emporte avec 44,81% des voix (Louis Aliot, vice-président et compagnon de Marine Le Pen, termine second avec 33,87% quand Dominique Reynié est le seul candidat de droite à terminer derrière le FN, avec 21,32%). En Normandie, le centriste Hervé Morin l'emporte (36,43%) devant le socialiste Nicolas Mayer-Rossignol (36,08%) et Nicolas Bay, secrétaire national du parti d'extrême droite (27,5%).